La représentante pour la liberté des médias de l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) a demandé lundi la libération et l’abandon des poursuites contre un journaliste critique tadjik, contre lequel le parquet a requis 16 ans de prison. «J’appelle les autorités à abandonner les poursuites contre M. Ismoïlov, puisqu’elles résultent de son travail journalistique, et à le libérer immédiatement», a déclaré Dunja Mijatovic, citée dans un communiqué. Makhmadiousouf Ismoïlov, 51 ans, arrêté en novembre 2010, est accusé d’incitation aux tensions sociales, d’insultes à l’encontre de responsables officiels et de diffamation. Dans l’hebdomadaire indépendant Nouri Zindagi, il avait notamment dénoncé la corruption au sein des autorités locales. «La possible condamnation d’Ismoïlov aurait un fort effet paralysant. Ses longs mois de détention ont déjà envoyé un message menaçant aux journalistes du Tadjikistan», a poursuivi Mme Mijatovic. «Si les journalistes qui critiquent des responsables du gouvernement doivent faire face à des poursuites judiciaires pour crime, de longues périodes de détention et des peines de prison punitives, le débat public au Tadjikistan risque d’être étouffé», a-t-elle encore estimé, précisant qu’elle suivait l’affaire depuis l’arrestation de M. Ismoïlov et qu’elle n’avait eu aucune réponse officielle de la part du gouvernement tadjik.
