M6 : «Top Chef» va tenter de reconquérir le public

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L’émission emblématique de M6, «Top Chef», dont la prochaine saison débute lundi soir, va tenter de reconquérir le public en misant sur un format plus court des épisodes, des défis inédits, le jury de chefs étoilés aux fourneaux et la révélation de secrets de grande cuisine. 

Selon M6, dont l’audience a connu la plus forte chute du PAF en 2014 (10,1% contre 10,6% en 2013), Top Chef entre dans sa «stratégie de redynamisation». L’émission a connu un tassement en 2014 à 2,9 millions de téléspectateurs en moyenne contre 4,2 millions en 2012, année de son zénith. «Les candidats ont des étoiles, sont embauchés dans des grands restaurants, ont des restaurants qui cartonnent», souligne Stéphane Rotenberg, l’animateur de l’émission, toujours convaincu de sa formule. L’émission culinaire de TF1, «Masterchef», basée pour sa saison 2015 sur une compétition d’apprentis, n’est «pas concurrente», selon M6, arguant que «Top Chef» est un concours de professionnels. A titre d’exemple, le Belge Alexandre Denisot, demi-finaliste du concours 2010, a ouvert son restaurant en Belgique et a obtenu dans la foulée sa première étoile au Guide Michelin. «Ce n’est bien sûr pas parce qu’il est passé à la télé», dit Stéphane Rotenberg. 

Parmi les nouveaux ingrédients de l’émission, figurent des défis inédits, un format plus court (110 mn), une seconde partie de soirée consacrée à des secrets et astuces de cuisine révélés par de grands chefs. Pour la première fois, les membres du jury sont en cuisine auprès des candidats et entrent même dans la compétition. Dans le jury, on retrouve Jean-François Piège, dont l’établissement «La Brasserie Thoumieux» a décroché deux étoiles au Michelin en 2010, qui est devenu membre du jury «Top Chef» la même année. Et trois nouveaux. Le Basque Philippe Etchebest, qui avait obtenu deux étoiles en 2008 pour «L’Hostellerie de Plaisance» à Saint-Emilion. Hélène Darroze, la seule Française à avoir obtenu deux étoiles en Angleterre avec son établissement «Le Connaught» à Londres. Et Michel Sarran dont le restaurant toulousain compte deux étoiles au Michelin et quatre toques Gault&Millau. 

«La cuisine est un moyen d’expression, on raconte ce que l’on est», confie le chef. De son accent sympathique du Sud-Ouest, il cite l’exemple du candidat Nicolas Pourcheresse, plus jeune chef de France en 2005, et dont le restaurant compte aujourd’hui trois toques au Gault&Millau. «Il a voyagé pendant deux ans notamment en Asie et il l’exprime énormément dans sa cuisine, c’est pour ça qu’à la fin, on pouvait presque deviner quel cuisinier était derrière» chaque plat, commente-t-il. En première semaine, les 15 candidats sont répartis en trois groupes. A l’issue de chaque épreuve, un candidat est éliminé jusqu’à la finale enregistrée le 16 décembre. Le nom du vainqueur est gardé secret chez un huissier. «Si les premières éliminations sont dures, plus on avance mieux on connaît les candidats et meilleurs ils sont, alors cela devient de plus en plus difficile à tous les niveaux», raconte Hélène Darroze. 

Parmi les candidats, seulement quatre femmes. Stéphane Rotenberg le regrette, mais note «qu’elles sont même surreprésentées dans l’émission car il n’y a que 5% de chefs féminins dans le métier».