Matthieu AUBUSSON, Associé PwC, spécialiste du Digital et des Médias

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Dans la 16ème édition de l’étude annuelle «Global Entertainment & Media Outlook» sur les perspectives de l’industrie des médias et des loisirs, PwC prévoit que le marché mondial va croître de 5,1% en moyenne par an entre 2014 et 2019. Tous les détails avec Matthieu AUBUSSON, Associé PwC, spécialiste du Digital et des Médias.

 

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Le secteur des médias et loisirs devrait croître de 5,1% en moyenne par an d’ici 2019 selon votre étude. Cette hausse est-elle significative ?

Matthieu AUBUSSON

Si nous observons la croissance de l’industrie des médias sur les 10 dernières années, le taux de progression a toujours été situé entre 3 et 5%, bien souvent au-dessus de l’accroissement du PIB des différents pays. Par conséquent, le secteur des médias et loisirs devrait croître de 5,1% en moyenne par an d’ici 2019, passant ainsi d’1,7 Mds de dollars en 2014 à 2,2 Mds de dollars en 2019. Des disparités géographiques existent. Les pays matures qui se caractérisent par une taille de marché importante (France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Espagne,…) sont portés par une faible croissance à 2 ou 3%. Parallèlement, vous avez des territoires comme le Mexique qui commencent à peser avec des taux de croissance situés entre 6 et 10%.

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La France tire-t-elle son épingle du jeu dans l’industrie des médias ?

Matthieu AUBUSSON

Cette étude, réalisée dans 54 pays, montre qu’avec 3,2% de croissance moyenne annuelle d’ici 2019, la France tire son épingle du jeu parmi les pays matures. Cette croissance est portée par le digital à 70%. Le taux de croissance du secteur des médias et loisirs de la France est plus rapide que celui du Japon, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, et des Pays-Bas, et identique à celui de l’Espagne. Le marché français devrait par ailleurs croître moins vite que les marchés italien, australien, coréen et canadien à horizon 2019. Il y a beau avoir des tendances un peu génériques comme le digital, mais chaque territoire est assez différent. La localisation du contenu et les habitudes de consommation se distinguent également. Les acteurs de l’Internet peuvent avoir des approches internationales unifiées pour atteindre de nouveaux marchés tout en localisant leur approche. C’est le genre d’effort important que doit faire une industrie des médias.

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Le marché TV tel qu’on le connaît poursuit-il sa fragmentation ?

Matthieu AUBUSSON

Sur le marché de la TV, il faut approfondir l’approche. Les 4 chaînes les plus populaires ont revu leur part de marché collective à la baisse, en passant de 79% en 2006 à 57% en 2013, et cette tendance est appelée à se poursuivre. En revanche, il y aura 2,9% de croissance moyenne par an d’ici 2019, en France, d’un point de vue publicitaire. Cette hausse est portée par les chaînes TNT, thématiques et autres. Même si le gâteau croît, il doit être partagé par un nombre toujours plus important d’acteurs. Il faut prendre en compte le phénomène de la reconsolidation du marché par des groupes audiovisuels qui rachètent les chaînes de la TNT.

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La France reste-t-elle la championne européenne de l’IPTV ?

Matthieu AUBUSSON

Absolument ! Nous restons les champions dans le domaine. Dans ce secteur très concurrentiel, notre marché internet fixe s’est fortement développé d’un point de vue tarifaire. Les consommateurs peuvent dire merci à Free. Même s’il y a quelques marchés dans le monde plus compétitifs que nous, la pénétration de l’IPTV est très forte dans l’Hexagone. En revanche, le marché mobile français est moins développé dans d’autres pays.