Mexique : blogueurs et twitteurs défient la loi du silence imposée à la presse

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Des correspondants de guerre d’un genre nouveau sont apparus dans les régions mexicaines touchées par la violence des narcotrafiquants: des blogueurs et twitteurs qui défient, au péril de leur vie, la loi du silence imposée à la presse par le crime organisé. Dans les réseaux sociaux, ils racontent les meurtres, fusillades, règlements de comptes, que les journaux locaux n’osent rapporter de peur de représailles, permettant aux Mexicains d’être informés sur les dangers, enlèvements, barrages routiers, qui menacent leurs villes gangrenées par le trafic de drogue. «Ça se tue méchamment! Fusillade dans le quartier de Lazaro Cardenas (…) Evitez cet endroit». Ce message est un exemple parmi de nombreux autres envoyés par des twitteurs à Monterrey, une ville du nord en proie depuis plus de trois ans à des affrontements entre deux organisations criminelles, le cartel du Golfe et les Zetas. Cette activité d’information parallèle a pris une telle ampleur qu’une équipe d’analystes de Microsoft.com vient de publier une étude sur le sujet: «Les nouveaux correspondants de guerre: l’ascension des administrateurs de réseaux sociaux dans la guerre urbaine». Placée sous la direction du Mexicain Andres Monroy Hernandez, cette équipe a observé pendant plusieurs mois l’activité des twitteurs de Monterrey, mais aussi Reynosa et Saltillo (nord), et Veracruz (est), d’autres secteurs fortement touchés par la criminalité des cartels. Les termes les plus utilisés dans les messages? «détonations», «fusillade», «échanges de tirs».