Monténégro : pas encore d’extradition pour le fondateur de Terra

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La Cour d’appel du Monténégro a donné raison mardi aux avocats du fondateur de la cryptomonnaie Terra Do Kwon, et annulé une décision de la Haute Cour de Podgorica qui ordonnait son extradition vers les Etats-Unis. «La Cour d’appel du Monténégro, après la séance du 5 mars 2024, a rendu une décision dans laquelle elle a accepté l’appel des avocats de la défense de l’accusé Kwon Do Hyeong et a annulé la décision de la Haute Cour de Podgorica en date du 20 février 2024 et a renvoyé l’affaire en 1ère instance au tribunal pour nouveau procès et décision», selon un communiqué publié sur le site internet de la cour. Cette juridiction a motivé sa décision par des «violations significatives des dispositions relatives à la procédure pénale» par la Haute Cour. Fin février, celle-ci avait fait un 1er pas vers l’extradition de Do Kwon en donnant un avis favorable à la demande des Etats-Unis, une décision dont les avocats du fondateur de Terra avaient immédiatement fait appel. Washington et Séoul réclament tous 2 ce fondateur sud-coréen de la cryptomonnaie Terra pour son rôle dans l’effondrement de son entreprise Terraform en 2022, qui a fait perdre environ 40 milliards de dollars aux investisseurs. Kwon Do-hyung, de son vrai nom, avait été arrêté en mars 2023 au Monténégro après des mois de fuite. Il avait été condamné en juin par un tribunal monténégrin à 4 mois de prison pour falsification de documents, car lors de son arrestation à l’aéroport de Podgorica il était en possession d’un faux passeport. Le Terra était présenté comme une cryptomonnaie stable, censée être moins volatile qu’une cryptomonnaie classique comme le bitcoin dont le cours fluctue au gré de l’offre et de la demande. Mais contrairement aux plus grandes «stablecoins», sa stabilité était garantie par un algorithme plutôt que par des réserves propres en devises ou autres actifs tangibles.