La neutralité du net «pas un sujet» en Europe, selon Pierre Louette, président de la FFT

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Le président de la Fédération française des télécoms (FFT) Pierre Louette a estimé mardi que le principe de «neutralité du net» n’était «pas un sujet» en Europe, contrairement aux Etats-Unis. «La FFT est pour la neutralité du net et nous pensons qu’elle n’est pas menacée en Europe. Par le passé, certains opérateurs en Europe ont envisagé des offres mais ont été rappelés à l’ordre», a estimé M. Louette lors d’une conférence de presse. «La neutralité du net» oblige les fournisseurs d’accès internet (FAI) à traiter tous les contenus en ligne de la même manière. Le sujet a refait surface la semaine dernière avec la décision de la Commission fédérale des communications (FCC), le régulateur américain du secteur, de mettre fin au principe. M. Louette a néanmoins estimé qu’en Europe, «les opérateurs considèrent qu’il doit nous être possible d’avoir des couches de service gérés dans l’internet» qui pourraient lui permettre d’en assurer la priorité sur les réseaux. Citant notamment l’exemple de la télévision par IP (Internet Protocol) permise par les box internet, Pierre Louette a notamment pris l’exemple de la voiture autonome ou des services de santé pour lesquels «nous pourrions avoir des services gérés avec des espaces séparés dans ces cas précis» afin de garantir la qualité du trafic nécessaire à ces domaines de pointe où une rupture de connexion n’est en soi pas possible. «Ce n’est pas remettre en question la neutralité du net», a-t-il insisté. Aux Etats-Unis, la FCC a justifié son choix en estimant que la réglementation prévalente jusqu’ici représentait un obstacle aux investissements. La décision de la Commission autorise théoriquement les FAI à moduler la vitesse de débit internet en fonction du contenu qui passe dans leurs «tuyaux» ce qui pourrait aboutir à la création d’un «internet à deux vitesses». Les partisans de la «neutralité» craignent de leur côté que les FAI soient tentés de faire payer plus cher pour un débit plus rapide, ou bloquent certains services leur faisant concurrence, comme la vidéo à la demande, la téléphonie par internet ou les moteurs de recherche.