Non-diffusion vidéo Merah : «la dignité a prévalu» selon la presse

451

 

«La dignité a prévalu» juge la presse mercredi après la décision de la chaîne qatarie Al-Jazeera de ne pas diffuser la vidéo des assassinats de Mohamed Merah, même si beaucoup d’éditorialistes craignent que ces images se retrouvent sur Internet. «En certaines circonstances, le droit au silence doit primer sur le droit à l’information. Ce dernier n’autorise pas tout», commente Yves Thréard dans «Le Figaro». «Pas besoin de réfléchir bien longtemps en effet pour comprendre que montrer ces images équivaut à se faire le complice actif du terroriste Merah et de son idéologie de mort», ajoute Jacques Guyon dans «La Charente libre». «Entretenir l’hypothèse que le voeu d’un dingue meurtrier puisse être exaucé était non pas seulement abject, mais misérable» insiste Denis Daumin dans «La Nouvelle République du Centre-Ouest». Pour «La Montagne», sous la plume de Daniel Ruiz, «la dignité a prévalu». «Des scènes hallucinantes de Toulouse, on sait désormais ce qu’il faut en savoir. Montrer ces images eût été inutile et dangereux. Une forme de prolongement à la barbarie», estime Didier Louis dans le «Courrier picard». «Un journal télévisé n’est pas un vomitoire», rappelle Dominique Jung des «Dernières Nouvelles d’Alsace». «Ceci étant, il ne faut pas se féliciter trop vite de cette salutaire occultation», tempère Philippe Waucampt du «Républicain lorrain». En effet, «personne ne peut (…) assurer que la revendication filmée de Merah ne circulera pas, un jour, sur les réseaux Internet», souligne Dominique Quinio dans les colonnes de «La Croix». Pour l’éditorialiste du quotidien catholique, «la seule parade – infime, modeste, dérisoire – serait une grève du regard, notre grève du regard» pour conjurer ce que Jacques Camus nomme dans «La République du Centre» «une fascination morbide poussant à l’imitation».