Pierre OLIVIER, Directeur Marketing chez TF1 Vidéo

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Quel est l’état de la consommation de la vidéo à la demande en France ? Comment le groupe TF1 compte-t-il s’imposer dans le secteur de la VOD? Réponse avec Pierre OLIVIER, Directeur Marketing chez TF1 Vidéo qui nous livre sa vision du marché ainsi que les initiatives prévues.

 

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Dans un contexte global concurrencé par des offres illégales, comment MyTF1VOD installe-t-elle sa stratégie de conquête ?

Pierre OLIVIER

Avec MyTF1VOD, nous avons capitalisé sur 2 axes principaux : 1) la distribution et 2) le référencement d’un maximum de droits. Pour nous battre contre l’illégalité, MyTF1VOD devait être accessible par tous les moyens. Depuis 10 ans, nous nous faisons référencer partout où nous le pouvons : de l’accès internet en direct aux appareils connectés en wifi (tablettes ou téléphones), en passant par les TV connectées, les consoles de jeux ou certains distributeurs d’IPTV sur lesquels notre service est référencé. La VOD est très majoritairement consommée via l’IPTV  (9 séances VOD sur 10). Il faut se donner pour objectif de signer le maximum d’accords avec les détenteurs de droits. Nous possédons entre 95 et 98% du Top 200 Cinéma. Nous avons aussi beaucoup défriché le marché de la série et nous sommes en mesure de proposer des programmes pour la jeunesse et des spectacles d’humoristes. Depuis 3 ans, cette démarche a été accélérée pour offrir l’offre la plus large possible. Parmi les achats de VOD les plus courants, 3 séances sur 4 portent sur des films.

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Comment comptez-vous accélérer le développement de MyTF1VOD ?

Pierre OLIVIER

Parmi nos lignes stratégiques majeures, nous devons amener la VOD là où les consommateurs se trouvent. Notre service de vidéo à la demande est aujourd’hui le plus distribué en France. A l’avenir, notre volonté est d’être présents sur toutes les marques de télévisions connectées. Chaque fois que nous aurons la possibilité technique d’être distribués, nous le ferons. Nous tenterons aussi de développer la vente de fichiers vidéo pour un usage multi-supports, à n’importe quel moment. Autres enjeux : offrir toujours plus de droits, ne jamais relâcher le niveau de distribution et communiquer sur l’existence des offres. MyTF1VOD possède environ 5.000 titres au catalogue et nous pensons que l’enrichissement se fait également par des offres de niches. C’est le cas d’Afrostream lancée récemment.

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La VOD se fait-elle concurrencer par le déploiement de la S-VOD ?

Pierre OLIVIER

Nous manquons un peu de recul là-dessus. A priori, à l’étranger, la S-VOD ne fait pas d’ombres aux services transactionnels répondant à une autre demande. Les services de vidéos par abonnement ne peuvent proposer que des films de plus de 36 mois. Du coup, le service ne répond pas aux mêmes attentes.

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11% des internautes ont pratiqué la VOD au cours du dernier mois contre 6% un an auparavant (Médiamétrie).  Quelles sont vos prévisions ?

Pierre OLIVIER

Des professionnels pensaient que le plafond de la VOD avait été atteint il y a 2 ans. Ce n’est pas le cas. Il y a des marges de progrès en France. Le marché peut croître de 2 manières. D’une part, si l’accès aux propositions illégales était coupé, la progression de la VOD serait fulgurante. D’autre part, nous avons le sentiment de pouvoir créer de meilleures expériences de services. Au sein du marché français de la VOD, 9.000 films sont disponibles à n’importe quel moment. Mais les moteurs de recherches de vidéo à la demande sur IPTV ou sur le web ne sont pas encore à la hauteur de cette offre. Dans tous les cas, nous restons optimistes.