Polémique Enderlin: la Cour de cassation annule la relaxe de Karsenty

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La Cour de cassation a annulé mardi la relaxe du directeur d’une agence de notation des médias, Philippe Karsenty, qui devra être rejugé en appel pour avoir affirmé qu’un reportage de France 2 sur la mort d’un enfant palestinien, en 2000 à Gaza, avait été truqué. Condamné pour diffamation en 1ère instance, en 2006, Philippe Karsenty avait été relaxé en appel, en 2008. France 2 s’était pourvue en cassation. La décision de la Cour de cassation signifie que M. Karsenty devra être à nouveau jugé par une cour d’appel. Les motivations du jugement n’étaient pas immédiatement disponibles. Au coeur de la polémique se trouve un reportage de Charles Enderlin, correspondant permanent de France 2, et de son caméraman palestinien, Talal Abu Ramah, tourné dans la bande de Gaza le 30 septembre 2000, dans les 1ers jours de la 2ème Intifada. Protégé par son père, Mohammed al-Dura, 12 ans, y perdait la vie lors d’un échange de tirs entre l’armée israélienne et des activistes palestiniens. Les images, qui firent le tour du monde, ont donné lieu à une polémique sur l’origine des tirs ayant provoqué sa mort et sur une éventuelle mise en scène. Lassée des accusations de «bidonnage», France 2 avait attaqué en diffamation le directeur de l’agence Media Ratings, Philippe Karsenty, qui affirmait que le reportage avait été truqué. Il dénonçait «une supercherie» et une «imposture», allant jusqu’à évoquer «la fausse mort» de l’enfant. La cour d’appel avait jugé en 2008 que les propos litigieux portaient «incontestablement atteinte à l’honneur et à la réputation des professionnels de l’information». Mais elle avait reconnu au prévenu le bénéfice de la «bonne foi» et estimé qu’il n’avait «pas dépassé les limites de la liberté d’expression». A l’audience du 14 février, le parquet général avait recommandé le rejet du pourvoi de France 2, considérant que la cour d’appel avait correctement motivé sa décision.