Publication portrait-robot : un journaliste du «Parisien» condamné

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Un journaliste du «Parisien» a été condamné mercredi à 8.000 euros d’amende mercredi par le tribunal correctionnel de Paris pour «recel de violation du secret professionnel», après avoir publié en janvier le portrait-robot d’un suspect dans une affaire de viol. «C’est aberrant», a réagi le journaliste Stéphane Sellami, annonçant qu’il faisait appel de cette décision. «On ne peut pas accepter d’être condamné alors qu’il n’y a rien dans le dossier», a-t-il dit, estimant par ailleurs que cette affaire aurait dû être examinée par la chambre qui traite des délits de presse et non devant une chambre à juge unique. En janvier, le quotidien avait diffusé le portrait-robot d’un homme soupçonné de trois viols fin 2011 en région parisienne. Retrouvé dans une prison belge, le suspect a été extradé en France et mis en examen pour viols et tentatives d’homicide en juillet. A l’audience du 17 octobre, une peine de cinq mois de prison avec sursis avait été requise contre le journaliste. Son avocat, Me Basile Ader, spécialisé dans le droit de la presse, avait indiqué que c’était la «première fois» qu’il défendait un journaliste contre lequel une peine de prison, certes avec sursis, était requise. L’avocat avait demandé au tribunal de requalifier les faits en visant l’infraction de diffusion de pièces de procédure avant leur sortie officielle. Le délai de prescription étant de trois mois, son client n’aurait donc pas pu être poursuivi. Le fait que le tribunal ait refusé cette demande est aux yeux de Me Ader «une négation préoccupante du cadre juridique particulier et protecteur de la liberté de la presse». Selon lui, «avoir recours au droit commun pour un acte de publication est contraire à la constitution», a-t-il ajouté.