Radio France : Gallet présente ses excuses pour les frais de rénovation de son bureau

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Le président de Radio France, Mathieu Gallet, a présenté ses excuses au personnel du groupe public pour les frais de rénovation de son bureau, au 5e jour d’une grève qui paralysait la quasi-totalité des stations lundi matin, les salariés craignant un plan de réduction d’effectifs. «Dans le contexte financier qui est le nôtre, j’aurais dû reporter cette opération de restauration. C’est ma responsabilité, et je tiens à m’en excuser auprès de vous tous», a-t-il déclaré dans une lettre aux salariés lundi, ainsi que dans une interview au «Monde». «C’était une erreur de ne pas le faire», a-t-il ajouté dans «Le Monde». Le «Canard Enchaîné» a révélé mercredi que les frais de rénovation du bureau de Mathieu Gallet (38 ans), nommé président en mai 2014, avaient coûté plus de 100.000 euros, alors que M. Gallet a déclaré en début d’année que Radio France devait trouver 50 millions d’euros d’économies. Dans la foulée, l’inspection générale des Finances a décidé de lancer une enquête sur les dépenses de la direction. «Ces travaux avaient été prévus avant mon arrivée, dans la cadre du chantier de réhabilitation de la Maison de la radio. Leur coût très élevé s’explique à hauteur de 70.000 euros par la restauration des boiseries», a-t-il justifié. Revenant sur les actuelles discussions avec l’Etat sur le Contrat d’objectifs et de moyens, qui fixera sur plusieurs années le budget et les choix du groupe, il a assuré le personnel de sa «mobilisation pour privilégier des mesures d’accompagnement aux départs volontaires et éviter tout départ contraint». Les syndicats craignent un plan de départ portant sur plusieurs centaines d’emplois (4.600 actuellement), alors que Radio France prévoit un déficit de 21,3 millions d’euros cette année, du jamais vu dans l’histoire du groupe. Mathieu Gallet a enfin proposé «un moratoire» sur une partie des travaux encore à réaliser à la Maison de la Radio et la désignation d’une «personnalité extérieure» pour procéder à une expertise sur l’état actuel du chantier, démarré en 2009, et d’un coût de plus de 350 millions d’euros.