Généralistes, musicales ou thématiques, la plupart des radios ont souffert à la rentrée de l’érosion de ce média, concurrencé par internet, tant pour l’info que pour la musique, ainsi que par les chaînes d’info en continu.
Longtemps très stable en France, avec près de 84% d’auditeurs chez les plus de 13 ans, la radio voit sa fréquentation baisser depuis 2 ans, surtout chez les jeunes. Cette tendance s’est confirmée à la rentrée avec un pourcentage d’auditeurs tombé à 80,4%, contre 81,2% il y a un an. Le nombre d’auditeurs en septembre-octobre a ainsi reculé à 42,7 millions, contre 42,9 millions à la rentrée 2013 et 43,5 millions en 2012. En 2 ans, les radios ont perdu 800.000 auditeurs. Ce recul a touché aussi bien les généralistes, qui ont vu leur audience baisser à 38,1% de l’audience cumulée (contre 38,8% il y a un an), que les musicales (39,8% contre 40,4%) et les thématiques (12,9% contre 13,2%). Parmi les grandes stations, NRJ et RTL étaient ex aequo à 11,5%, perdant respectivement 0,8 et 0,4 point, Europe 1 a reculé de 0,2 point à 9%, RMC de 0,3 point à 7,8%, France Bleu 0,3 point à 7,4% et France Info a reculé de 0,4 point à 7,8%. Seule gagnante, France Inter, à 10,0% (+0,1 point). «En audience moyenne -nombre moyen d’auditeurs par quart d’heure- les radios ont attiré 12,1% des Français contre 12,4% il y a un an. C’est le plus mauvais score depuis septembre-octobre 2008. Les généralistes et les musicales ne se rattrapent pas les unes les autres», a souligné Philippe Nouchi, directeur de l’expertise média de VivaKi Exchange. «C’est largement un problème générationnel. La baisse provient surtout des 13-24 ans, où le nombre d’auditeurs a reculé de 10% en moyenne», a-t-il souligné. «Par tranche horaire, le recul est surtout marqué entre 16h00 et 18h00 et entre 9h00 et 12h00», a-t-il aussi noté, notamment à cause du remplacement de Laurent Ruquier par Cyril Hanouna l’après-midi sur Europe 1. «Il y a dix ans, les moins de 25 ans écoutaient davantage la radio que leurs aînés, avec près de 90% d’auditeurs. Aujourd’hui ils l’écoutent un peu moins que la moyenne», a renchéri Emmanuelle Le Goff, directrice du département radio de Médiamétrie. La durée d’écoute globale a aussi diminué, à 2h51 contre 2h54 il y a un an, alors qu’elle était proche de 3 heures il y a dix ans, explique-t-elle. Les jeunes l’écoutent une heure de moins: 1h56 en moyenne par jour. A l’inverse les plus de 65 ans écoutent davantage la radio qu’il y a dix ans, désormais presqu’autant que la moyenne. Pour séduire des auditeurs moins nombreux, la concurrence entre les grandes stations est féroce, en particulier pour les matinales, qui représentent près de 60% de l’écoute des radios généralistes. Sur ce créneau, RTL et France Inter étaient en tête en septembre, au coude-à-coude. La matinale de RTL (7h-9h30), qui a été confiée cette saison à Yves Calvi, a reculé sur un an, tout en restant la plus écoutée de France en AC. Mais celle de France Inter (7h-9h00) l’a devancée d’un cheveu en audience moyenne. Quand à celle d’Europe 1, animée depuis 2 saisons par Thomas Sotto, elle reste 3e mais a gagné 193.000 auditeurs en un an: c’est la seule des matinales qui a progressé. Seule catégorie restée stable, les programmes locaux, avec même une légère hausse (+0,1 point) pour les 127 radios des Indés Radios. A noter que les données de Médiamétrie incluent l’écoute sur tous les supports, y compris sur internet, qui représentait déjà 12% du volume d’écoute l’an dernier.
