Ventes records des romans pour adolescents adaptés sur grand écran

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L’édition jeunesse peut dire merci au cinéma: 2014 a été une bonne année grâce aux ventes records des romans pour adolescents adaptés sur grand écran comme «Nos étoiles contraires» de John Green ou «Divergente» de Veronica Roth. Paru en février 2013, le roman de l’Américain John Green (Nathan Jeunesse) s’était vendu à 158.000 exemplaires avant la sortie du film de Josh Boone en août 2014.Depuis, «Nos étoiles contraires» (l’histoire d’Hazel, 16 ans, atteinte d’un cancer) s’est écoulé à 600.000 exemplaires, en tête du palmarès des meilleures ventes de fiction jeunesse de Livres Hebdo. Dans la foulée de ce triomphe, d’autres livres de John Green ont été réédités. Toujours chez Nathan, la trilogie dystopique (contre utopie) «Divergente», dont le premier volet adapté au cinéma par Neil Burger est sorti en avril, atteint aussi 600.000 exemplaires. Les trois tomes de la romancière américaine prennent les 2e, 3e et 4e place du palmarès du magazine spécialisé. Quant à la trilogie de science-fiction «Hunger Games» de l’Américaine Suzanne Collins (PKJ), elle totalise deux millions de ventes. Le premier film est sorti en 2012, le deuxième l’année suivante et le troisième le 19 novembre 2014. Le même genre de raz-de-marée s’était produit auparavant avec «Harry Potter» (Gallimard), «Twilight» (Hachette Jeunesse) ou «Percy Jackson» (Albin Michel). Dans un tout autre registre, l’album «Tous à poil !» (Le Rouergue) de Claire Fanek et Marc Daniau, stigmatisé par Jean-François Copé au printemps, est devenu un best-seller. Même à un niveau inférieur à celui des années précédentes, la Jeunesse résiste mieux que le marché du livre dans son ensemble. Après une progression de 0,5% en 2013, les ventes continuent de bénéficier en 2014 d’une croissance légèrement positive, selon Livres Hebdo/1+C. Les chiffres 2014 ne seront connus que l’an prochain. En 2013, le chiffre d’affaires global de l’édition a atteint 2,68 milliards d’euros, en recul de 3% (2,771 milliards en 2012). Le secteur jeunesse, qui constitue 13,4% du chiffre d’affaires des ventes totales, s’est placé pour la première fois en deuxième position derrière la littérature générale, même si cette dernière connaît un recul de 3,4%, selon le Syndicat national de l’édition.  La catégorie «éveil, petite enfance» a connu une augmentation en valeur de 7,4%. Pour le numérique, la part de marché de l’édition jeunesse atteint 2,8%. Côté production, la Jeunesse, boostée par le secteur «activités et jeux» (+58%), a franchi pour la première fois en 2013 la barre des 10.000 nouveautés et nouvelles éditions (10.503, + 5,4% sur un an) avec notamment une hausse de 6% pour la fiction et de 2% pour le documentaire, selon les données Electre/Livre Hebdo. Quatre géants (Hachette Livre, Editis, Madrigall et Bayard) assurent plus de la moitié des ventes de l’édition Jeunesse, évaluées par Ipsos à 58,7 millions d’exemplaires, pour un chiffre d’affaires de 469 millions d’euros.