Le Groupe AB, a présenté la semaine dernière les programmes de ses quinze chaînes de télévision (RTL9, AB1, Manga, Clubbing TV, AB Moteurs, Golf Channel, Lucky Jack.tv, Animaux, Escales, Chasse & Pêche, Encyclo, Toute l’Histoire, Action, Ciné FX, Ciné Polar). Afin de découvrir à la fois les logiques de production et de programmation de ces chaînes thématiques payantes, média+ s’est entretenu avec Richard MAROKO, Directeur général des programmes des chaînes du Groupe AB.
MEDIA +
Au cœur d’un paysage audiovisuel fortement concurrentiel, comment vos chaînes thématiques résistent-elles ?
RICHARD MAROKO
De manière globale, les chaînes thématiques payantes doivent se distinguer et proposer des programmes différents, originaux et premium pour justifier l’abonnement du client. Avec 120 chaînes de télévision thématiques en France, la concurrence nous oblige à proposer une offre distincte et nouvelle. Sur AB1, nous sommes les seuls à proposer en direct les matchs du catch américain en Pay-Per-View par exemple. Du côté de Mangas, nous proposerons en octobre une nouvelle offre, «J+1»: il s’agit d’un simulcast permettant de diffuser en France des mangas en VOST, 24 heures après leur diffusion au Japon.
MEDIA +
Allez-vous renforcer vos partenariats avec les chaînes hertziennes ?
RICHARD MAROKO
Bien entendu! Il est évident qu’une chaîne thématique ne peut pas produire seule une série ou un programme digne de ce nom. Notre choix a donc été de nous associer à de grandes chaînes internationales ou françaises. A titre d’illustration, AB est coproducteur et 2ème diffuseur, après Arte, de la série documentaire «14, des armes et des mots» (Les Films d’Ici) destinée à la chaîne Toute l’Histoire. Et même si nous ne possédons pas toujours de première diffusion, ce n’est pas très grave car en général les programmes sont diffusés peu de temps après. Souvent relégué en 2ème voire en 3ème partie de soirée sur les chaînes hertziennes, le documentaire connait chez nous une exposition en Prime Time. C’est une stratégie gagnante pour les chaînes câblées et le client s’y retrouve.
MEDIA +
Qu’en est-il de votre politique d’investissement documentaire ?
RICHARD MAROKO
Le Groupe AB poursuit sa politique d’investissement dans le genre documentaire, initiée il y a plus d’un an. Nous avons produit en moyenne 80 heures de documentaires par an, pour un investissement d’environ 8 M€. Le groupe envisage ainsi la création d’un label documentaire, afin d’être mieux identifié sur le marché. Parmi les 80 projets initiés: la chaîne Toute l’Histoire diffusera un documentaire sur Jeanne d’Arc, une collection sur la Mémoire de la Shoah, ou encore un portrait de Silvio Berlusconi.
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Vous parlez d’originalité, mais votre politique est centrée sur l’achat de catalogues et la production de lancement de plateaux…
RICHARD MAROKO
Evidemment, on ne prétend pas produire des téléréalités disposant du budget de chaînes comme TF1 ou M6. Nous sommes là pour mettre en évidence des formats et les faire présenter par des personnalités qui vont pouvoir se lâcher sur nos antennes câblées, moins exposées qu’en hertzien. Bernard Montiel sur Animaux, Jérôme Bonaldi sur Encyclo, Pierre Bellemare sur Toute l’Histoire ou encore Margaux Laffite sur AB Moteur. AB1 accueille 2 nouveaux visages : Geneviève de Fontenay, qui animera la nouvelle émission «La Guerre des belles-mères», et Daniela Martins (Secret Story), aux commandes d’un nouveau programme «Hétéro mais pas trop !». Enfin, Vincent McDoom animera la téléréalité «Employée top model».
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Retravaillez-vous chaque année le positionnement de vos antennes ?
RICHARD MAROKO
Absolument ! Les chaînes cinéma (Ciné FX, Polar) et Toute l’Histoire se sont dotées de nouveaux logos et habillages. Prochaine sur la liste, la chaîne Action. De plus, le Groupe AB s’offre le passage en haute définition. Sur le satellite, RTL9, Animaux, Action et Polar seront les premières concernées. Les autres chaînes suivront dans l’année. A noter que dès le démarrage, 40% des programmes seront en HD native. Sur l’ADSL, la HD arrivera dès le 1er trimestre 2014 pour toutes les chaînes.
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Vous possédez une base d’abonnés fidèles. Réussissez-vous à recruter de nouveaux clients ?
RICHARD MAROKO
Oui, c’est le but. Et parmi la concurrence exacerbée qui existe entre 120 chaînes thématiques, il faut rester dans le top afin d’être constamment bien exposé sur les plateformes de distribution et d’être donc bien rémunéré. C’est ça l’enjeu. Les distributeurs veulent vendre des abonnements à leur clientèle et pour cela ils ont besoin de chaînes qui donnent envie.
