Samuel KISSOUS, Président de Pernel Media

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Dans la série documentaire «Mon Partenaire Particulier» diffusée ce soir sur M6, seize célibataires avec un handicap physique ou mental tenteront de rencontrer l’amour. Comment avez-vous acquis le format ?

Samuel KISSOUS

Je connaissais le producteur anglais. Il m’en avait parlé. L’émission britannique «The Undateables» («Les Incasables», ndlr) est très populaire au Royaume-Uni. Pour l’adaptation française, «Mon partenaire particulier», nous avons suivi seize personnes handicapées dans leur quête amoureuse: chacun des quatre épisodes de 70’ propose quatre portraits. Le tout diffusé en Prime Time et commenté par l’actrice Michèle Laroque. En revanche, acquérir et développer un tel format, au départ, n’est pas du tout une évidence. Nous pensons réussir à intéresser le téléspectateur pour des histoires de personnes qui vont bien au-delà du statut de handicap. M6 nous a demandé de faire quelque chose de très qualitatif : mise en valeur des témoins, réalisation soignée.

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Avez-vous été obligé de lisser le format pour être moins cash ?

Samuel KISSOUS

Je ne pense pas ! Les tabous en France sont beaucoup plus forts qu’en Angleterre. D’ailleurs, on savait que nous allions affronter une montagne de critiques. Dans le programme, nous traitons de tout type de handicap, et nous racontons les choses telles qu’elles se passent. En France, beaucoup de programmes de télévision ont traité du handicap mais leur tonalité était toujours un peu triste, déprimante et larmoyante. Là, nous proposons autre chose. Le public français, peut-être grâce au cinéma, s’est habitué à voir des choses différentes. Le film «Intouchables» par exemple. Mais à la télévision, ça n’existe pas encore. Nous nous sommes beaucoup appuyés sur les associations ainsi que des personnes ayant l’habitude de travailler avec des handicapés. Et pour tous ceux qui comparent ce programme à «L’Amour est dans le pré», ils se trompent véritablement. Ça n’a rien à voir, il n’y a aucune mécanique d’élimination.

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«Mon Partenaire Particulier» s’est-il calqué sur le format britannique ?

Samuel KISSOUS

Vous savez, c’est un format très light. Autrement dit, il y a un concept de départ qui est de suivre l’histoire de gens qui font une démarche de rencontres amoureuses et qui ont toutes un handicap. Cela fait plus d’un an que nous travaillons dessus. Le tournage s’est étalé sur de nombreux mois. Nous sommes sur 16 témoins, 4 par épisodes de 70’ et un spécial où nous retournons voir certains profils. 

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Chez Pernel Media, êtes-vous plutôt dans la création ou l’adaptation ?

Samuel KISSOUS

Nous sommes une structure à taille humaine et nous travaillons sur des projets en fonction des coups de cœur. Parfois, ce sont des adaptations de formats étrangers, parfois des créations. Il y a trois ans, nous avions produit pour M6, «Jumeaux, vraiment pareils ?», un Prime Time qui était l’adaptation de «The Most Identical Twins», un programme de la BBC. Pour W9, nous avions assuré la production il y a cinq ans du jeu «Taxi Cash» avec Alexandre Devoise.

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Quelles sont les autres productions de Pernel Media ? 

Samuel KISSOUS

Nous produisons beaucoup de séries documentaires. A ce titre, nous avons créé «4 bébés par seconde» (10X60’), un programme diffusé sur la chaîne Voyage et qui a été acheté par National Geographic dans le monde entier. La série est maintenant programmée sur NT1. Pendant trois mois, nous avons filmé en immersion des maternités en France, en Afrique, en Inde et aux Etats-Unis. Dans chaque épisode, nous racontons 4 naissances sur 4 continents. Cela permet de capter les différences à la fois culturelles, sociologiques, économiques mais aussi l’universalité de la naissance et du sentiment des parents.

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Et la fiction TV ?

Samuel KISSOUS

Sur NT1, nous avons une sitcom, «Mon frigo m’a dit». Les deux premières saisons étaient incarnées par Amelle Chahbi et Noom Diawara. La saison 4 est en cours de production.