Presque un an après sa nomination par Jean-Paul Cluzel, P.-D.G. de Radio France, en tant que directeur de la radio Le Mouv’, Stéphane Ramezi dresse un bilan positif de son activité, même si l’émergence des nouveaux médias pousse en permanence la radio à se positionner comme «repère».
média+: Aujourd’hui quel bilan dressez-vous de vos un an d’activité en tant que directeur du Mouv’ ?
Stéphane Ramezi : Plutôt un bon bilan, même si nous devons faire face à de nouveaux concurrents que sont les autres médias, comme les webradios, Internet… C’est pourquoi une radio comme le Mouv’ doit se positionner différemment en allant vers un rôle de repère pour les auditeurs, en terme qualitatif. Nous avons un budget qui nous permet d’être très présents aux festivals français (4,5% du budget annuel) et en matière d’information, le budget est également important puisqu’il permet aux journalistes de se déplacer à l’étranger. Aujourd’hui, nous avons 18 émetteurs, l’idée est de se développer et la perspective de la radio numérique est intéressante.
média+: Qu’entendez-vous par «repère» pour l’auditeur ?
Stéphane Ramezi : Dans le choix musical d’abord, mais également en matière d’information. Nous avons 14 rendez-vous journaliers, dont le «Buzz» à midi. Et cela, aucun autre réseau ne le propose. Il faut réconcilier les jeunes avec l’information. Qualité également dans la recherche et la diffusion de nouveaux talents francophones. Les artistes francophones représentent 35% de la programmation totale, dont 25 sont des nouveaux talents. Une émission quotidienne comme la «Mouv’ Session», diffusée en direct, permet aux artistes de se produire en live.
média+: La radio est géographiquement bipolaire, pour quelle raison ?
Stéphane Ramezi : Nous avons effectivement un double pôle, l’un à Toulouse, l’autre à la Maison de la Radio à Paris. Cela vient de la vocation de décentraliser et la volonté de jouer sur la différence. Toulouse est la deuxième université de France avec plus de 120 000 étudiants.
Nous touchons principalement les 18-24 ans, qui sont pour la plupart des étudiants, même si nous nous adressons également aux trentenaires. L’idée était de ne pas tomber dans le «parisiannisme branché», mais l’actualité artistique est beaucoup à Paris, il était devenu incontournable d’être aussi à Paris.
média+: Quelles sont les nouveautés prévues pour la rentrée ?
Stéphane Ramezi : Nous sommes constamment à la recherche d’une radio différente et alternative à l’offre des radios privées. Nous sommes également soucieux de la qualité. Dans un environnement qui est en train de bouger, nous avons la conviction que le rôle du média radio est en train de changer et que le public aura besoin de repères. Nous souhaitons renforcer le live, ce qui a fait la spécificité de la radio, pour en faire une radio vivante. Le rapport de proximité avec les internautes va être intensifié notamment au travers des forums, dont les sujets sont ensuite traités au sein de la rédaction. Enfin, nous avons des projets importants sur le site Internet, qui draine aujourd’hui 500 000 écoutes par mois, avec une plus grande interaction avec les auditeurs et internautes.
média+: Donc l’esprit rock du Mouv’ est plus que jamais présent ! Mais c’est quoi précisément l’esprit rock ?
Stéphane Ramezi : Si vous me posez la question, je vous répondrai en vous demandant: pour vous c’est quoi l’esprit rock? Moi, je dirai que le rock, c’est musical et sociétal, c’est se poser des questions. Mais l’esprit rock est une vision large et ouverte…