T. JURGENSEN (Fun Radio/RTL2) : «Proposer des contenus plus incarnés est une priorité»

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Dans un univers radiophonique toujours plus concurrentiel, les contenus incarnés sont devenus une véritable force pour les radios historiques. Dans cette logique, Fun Radio et RTL2 ont multiplié les innovations sur leur grille respective depuis la rentrée. A cela s’ajoute une stratégie multi-supports et un dynamisme renouvelé sur les podcasts et les contenus audio inédits destinés aux réseaux sociaux. Rencontre avec Tristan JURGENSEN, Directeur général de Fun Radio et RTL2.

MEDIA +

Fun Radio a apporté des changements importants dans sa grille depuis la rentrée. Pour quelles raisons ?

TRISTAN JURGENSEN

Cela faisait une dizaine d’années que Fun Radio n’avait pas apporté de modifications majeures à sa grille. La saison dernière, nous avions recruté un nouveau médecin dans «Lovin’Fun». Mais cette année, on a multiplié les innovations. D’une part, nous avons adjoint à Marion dans «Le Night Show» (créé il y 4 ans) une bande de garçons. Ce qui donne en sous-titre «Marion et les garçons». L’animatrice reste ainsi très largement la porte-drapeau de cette émission nocturne. D’autre part, nous avons mis en place un Warm-Up à 5 heures du matin, juste avant la locomotive de «Bruno dans la radio» (6-9h).

MEDIA +

L’installation d’une pré-matinale sur Fun Radio était-elle une demande du public ?

TRISTAN JURGENSEN

Oui, il y avait une attente. Des auditeurs se lèvent très tôt et n’avaient accès qu’à un flux musical. Nous avons donc trouvé intéressant de proposer «Le Warm-up d’Elliot» (5-6h) afin de se préparer à la matinale qui suit.

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Muscler l’incarnation l’après-midi était-elle aussi une priorité ?

TRISTAN JURGENSEN

C’est exact ! De 16h à 19h, pour la première fois depuis une quinzaine d’années, nous proposons du contenu incarné à la place d’un flux musical. Grégory Vacher que les auditeurs connaissent bien depuis 7 ans, prend son envol avec sa bande d’amis (Anne-So et Grégory Romano) pour une vraie tranche de rigolade après l’école. On ne s’interdit pas d’adjoindre d’autres chroniqueurs dans l’année.

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Des concurrents ont également musclé leurs cases … Avez-vous réagi en conséquence ?

TRISTAN JURGENSEN

Nous avons réagi en fonction de nos envies. Même si certains de nos concurrents ont des tranches incarnées à ce moment-là, ça n’a pas déterminé notre décision. Nous installons aussi des rendez-vous parce que nous avons les talents en interne.

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En quoi Fun Radio et RTL2 sont-elles des marques média qui s’adaptent à leur temps ?

TRISTAN JURGENSEN

Parce que nous sommes partout, tout le temps et sur tous les supports. Média de la mobilité, la radio s’adapte à toutes les formes de consommation. Ce qui crée la force de nos marques, c’est l’affinité qu’elles ont su créer depuis des années avec les Français. On va donc se reposer sur ce socle affinitaire pour proposer d’autres types d’expériences qui ne sont pas forcément du live. Il peut y avoir du podcast et des écoutes en différé. Nous lançons par exemple la 1ère émission de radio conçue pour les réseaux sociaux, le «DJ TALK» présenté par Adrien Toma et Maéva Carter, tous les derniers vendredis du mois à 21h. «Bruno Dans La Radio» lance aussi son podcast éphémère : «10 minutes de bonheur en plus», disponible 24h sur l’application Fun Radio et les plateformes de streaming.

MEDIA +

En juin dernier, vous avez expérimenté la diffusion de «Bruno dans la radio» en simultané sur W9 et Fun Radio. Quelle suite donnez-vous à cette tentative ?

TRISTAN JURGENSEN

A chaque fois qu’il y aura des émissions qui le justifient, à savoir des spéciales ou des délocalisations, on réfléchira systématiquement à leur diffusion TV. Il y aura peut-être des synergies possibles avec W9 ou même Gulli. En juin dernier, nous avions capté l’émission de Bruno Guillon à Ibiza dans un décor paradisiaque et dans une ambiance ensoleillée, le tout accompagné de grands DJ. Ça avait du sens de le montrer en images.

MEDIA +

Quelle est la logique de partenariat avec les plateformes de streaming ?

TRISTAN JURGENSEN

Nous avons conclu des accords avec certaines d’entre elles pour la création de playlists sur mesure, la reprise de notre catalogue existant et la création de contenus dédiés. Nous construisons des deals globaux dans lesquels il y a le live, le différé et des contenus sur-mesure. C’est ce qui donne lieu à rémunération puisqu’il y a des services annexes.

MEDIA +

L’audience des radios musicales décroît beaucoup plus que celle des généralistes. Ça vous inquiète ?

TRISTAN JURGENSEN

Ça nous pousse à réagir, à sceller des accords de distribution et de référencement mais aussi à proposer des contenus plus incarnés, comme nous le faisons en cette rentrée. C’est plutôt un moteur qu’une inquiétude.

MEDIA +

RTL2 va avoir 25 ans. C’est une belle endormie ? 

TRISTAN JURGENSEN

Aucunement ! RTL2 avait fondamentalement bouleversé sa grille il y a 4 ans, le matin et l’après-midi. Aujourd’hui, les deux rendez-vous incarnés que nous avions créés sont des succès. Nous capitalisons là-dessus et nous créons de nouveaux rendez-vous incarnés : «Pop-Rock Story» le samedi avec Stéphanie Renouvin et «Clap Hands» avec Gaëtan Roussel, l’homme au 4 millions de disques vendus.