Takis CANDILIS, Président Lagardère Entertainment

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Lagardère Entertainment est-il le 1er groupe de production audiovisuelle française ?

Takis CANDILIS

En tant que 1er producteur de fictions avec plus de 78 heures de Prime Time et 2ème producteur de flux avec 1.043 heures diffusées en 2014, nous sommes le 1er producteur français de télévision. Un certain nombre d’accords de développement ont été signés dernièrement pour le service public et pour TF1. Le renouvellement des marques est constant. A travers nos 1.200 heures de contenus par an, nos programmes ont été récompensés 13 fois l’an dernier et déjà 3 fois depuis le début de la saison.

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Comment évolue Lagardère Entertainment ?

Takis CANDILIS

Depuis mon arrivée il y a 6 ans, j’ai souhaité inscrire Lagardère Entertainment comme un groupe diversifié dans les genres et les talents. Chacun des producteurs a conservé son univers propre dans lequel il peut s’exprimer. 24 sociétés, c’est aussi 24 différents talents qui les dirigent et qui apportent leur part de diversité à l’ensemble du groupe. Au départ, nous étions très centrés sur la fiction et nous avons cherché à nous réorganiser pour donner plus de place au flux. Nos activités sont aujourd’hui à peu près composées à 60% de fictions et à 40% de flux.

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Le rachat de Reservoir Prod a-t-il boosté vos activités de flux ?

Takis CANDILIS

Nous avions déjà Carson Prod/Angel, 909 Productions, Electron Libre Productions, Maximal Productions et Tempora Prod sur le flux. Mais il est vrai que Réservoir Prod a amené une vraie force. Lorsque nous nous sommes rapprochés d’eux, nous avions repéré tous les formats créés par Jean-Luc Delarue et ses équipes et qui pourraient revoir le jour. C’est ce qui arrive aujourd’hui avec «Vis ma vie» (NT1) par exemple. Cela sera certainement le cas avec d’autres marques du catalogue. 

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Quid des séries internationales ?

Takis CANDILIS

L’international n’est pas mis de côté. En 4 ans, nous avons produit 3 saisons de «Borgia», 2 saisons de «Transporteur», 1 saison de «Death in Paradise» et une saison de «Jo». Il y a peu de sociétés de production aussi prolixes que nous en France. Nous lançons d’ailleurs «Jour Polaire», un nouveau thriller social et politique de 8X52’. Signée par les auteurs de «The Bridge», la série devrait être tournée cet été. Il s’agit d’une coproduction entre Atlantique Productions, GMT et Nice Drama avec la participation de la SVT, de Canal+ et de Filmpool Nord. Nous avons également signé un accord avec Cattleya, une société italienne qui a produit la série «Gomorra». Nous co-développons avec eux deux marques : «Django» et «Suspiria de produndis».

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Êtes-vous dans une logique de marques ?

Takis CANDILIS

Oui, et il n’y a pas que nous. Les diffuseurs le sont aussi. Devant la diversité et l’atomisation des moyens de diffusion, il faut se différencier, détenir des marques fortes et identifiées pour et par le public. Nous accompagnons les besoins de nos clients pour pouvoir y répondre.

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Quelle est votre souplesse d’acquisition de formats ?

Takis CANDILIS

Nous avons à la fois des sociétés qui ont leurs propres sources de développements et nous avons une direction globale du développement dirigée dans la holding, qui offre et propose aux producteurs, selon leurs spécificités, des formats pouvant les intéresser.

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Les groupes audiovisuels se restructurent. Quelle est votre vision de l’avenir ?

Takis CANDILIS

La fusion entre de grands groupes de production est inéluctable. C’est le pari que nous avions fait avec le groupe Lagardère. Nous avons besoin de concentration, de producteurs forts, ayant la capacité de développer des projets d’envergure. Seuls des producteurs largement capitalisés, solides, en réseaux, pourront supporter des investissements en recherche et développement. Si la France veut pouvoir cohabiter ou être en concurrence avec des sociétés comme Shine, Endemol ou Fremantle, nous devons, pour notre part, avoir des réseaux, être solides et investir. Nous devons également apporter une réponse européenne.