Tour d’horizon des tendances télé

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Tour d’horizon des tendances et nouveautés présentées lundi au salon Mipcom à Cannes, le plus grand marché mondial de contenus audiovisuels.

– Audiences en baisse mais toujours fortes : Après la parenthèse enchantée liée aux confinements, la durée d’écoute de la télévision traditionnelle repart à la baisse. Selon Glance, le département international de Médiamétrie, de janvier à août, elle est restée supérieure à 3H par jour en Italie (3h48), en France (3h22) et en Allemagne (3h15), mais est descendue à 2h25 au Royaume-Uni (-30’ par rapport à la même période en 2021), et à 2h45 aux États-Unis (-19’). 

– Recyclages à gogo : Retour de la «Star Academy» en France, de «Big Brother» au Royaume-Uni, du format américain des années 2000 «The Mole» («La taupe») sur Netflix…. Frileux dans un contexte de concurrence exacerbée, le petit écran continue de se réfugier derrière des marques qui ont fait leurs preuves. Côté séries, le pouvoir des franchises s’illustre par la guerre entre «House of the Dragon» (HBO), la série dérivée (spin-off) de «Game of Thrones», et «Le seigneur des anneaux: les Anneaux de pouvoir» (Amazon Prime Video). Selon Glance, «les spin-offs et les reboots (nouvelle version d’un ancien programme, NDLR) se hissent» en outre «parmi les meilleurs lancements» de programmes jeunesse au 1S avec «Les Schtroumpfs», «le Patrick Star Show», tiré de «Bob l’éponge». De quoi inspirer Netflix, qui relancera en novembre… «les Télétubbies».

– Burn-out et changement de job: La vague de démissions par millions observée aux États-Unis à la suite de la crise sanitaire, semble inspirer le secteur. En témoigne «My new mystery job», programme hollandais qui propose aux participants lassés de leur travail de s’engager dans un nouveau métier, sans le connaître à l’avance. «Out of office», un format belge, propose quant à lui à 5 personnes victimes de burn-out de s’extraire de leur quotidien pour six mois et transformer une grange en magasin de produits bios.

– La politique s’invite au programme: Le jeu «Make Me Prime Minister» invite des Britanniques à faire campagne pour devenir Premier ministre, à l’aide de vrais conseillers. Un concept qui récolte «une audience plutôt bonne sur les jeunes adultes de 16 à 34 ans», explique Avril Blondelot, directrice content Insight de Glance. La politique s’immisce aussi dans les jeux de rencontres amoureuses avec «Love vote», émission sud-coréenne où 16 célibataires à bord d’un bateau révèlent tout de leur personne à part leurs orientations politiques, ou dans la série de fiction japonaise «17 year old empire», où un jeune de 17 ans choisi par une IA devient Premier ministre. 

– Célébrités plus authentiques : Ressort fort du divertissement, les célébrités s’y dévoilent de plus en plus sous un nouveau jour, comme en France dans «Les rencontres du Papotin», talk-show avec des intervieweurs autistes. Ou dans «Back to school», programme lancé avec succès en Allemagne et en Italie où des stars reviennent à l’école pour passer un examen en compagnie d’enfants. Dans «Love in translation» (Mexique), trois célébrités partent à la recherche du grand amour dans des pays où elles sont totalement inconnues.

– Fantastique et thématiques LGBTQ+: La rentrée série est marquée par le genre fantastique, avec notamment le lancement aux Etats-Unis d’«Interview with a vampire» (AMC) ou les séries sud-africaines «Blood Psalms» et «The brave ones». Glance note au passage l’intérêt croissant pour l’Afrique, avec un nombre de séries issues de ce continent multiplié par 4 sur les plateformes en 2021-2022 par rapport à 2019-2020. Les fictions reposant sur des thématiques LGBTQ+, popularisées par les plateformes de streaming, ont été multipliées par deux par rapport à la saison 2021-2022, relève Avril Blondelot, citant l’italienne «Prisma» (Amazon Prime video) ou l’espagnole «Ser o no ser» (RTVE).