V. LEPINE-KARNIK (Film France) : «Depuis deux ans, on constate un afflux important de tournages étrangers en France»

416

Valérie LEPINE-KARNIK, Déléguée générale de Film France

Au service des professionnels du cinéma de l’audiovisuel, Film France assure la promotion des tournages et de la post-production en France. Rencontre avec Valérie LEPINE-KARNIK, Déléguée générale de Film France.

media+

Comment se porte votre activité ? La France retrouve-t-elle son attractivité vis-à-vis des tournages étrangers ?

Valérie LEPINE-KARNIK

Les deux dernières années ont été particulièrement fastes du point de vue du crédit d’impôt que nous administrons pour l’international. Film France a été créé il y a une vingtaine d’années pour faire en sorte que les tournages se répartissent de façon plus homogène sur l’ensemble du territoire. Depuis 2009, nous sommes également chargés par le CNC d’administrer le crédit d’impôt international qui est un outil d’attractivité permettant de faire venir en France des tournages aussi emblématiques que «Mission Impossible» ou «Dunkerque». Depuis deux ans, nous avons constaté un afflux important de projets étrangers, essentiellement américains, attirés par la manne fiscale. Entre 2015 et 2016, nous avons multiplié par 2,5 les investissements étrangers en France, liés à ces tournages. Nous avons une croissance significative du nombre de projets. Entre 2016 et 2017, nous sommes passés de 36 à 51 projets étrangers bénéficiant du crédit d’impôt. Ce sont à la fois des films avec prises de vues réelles, et des films d’animation. Nous suivons notamment le studio Illumination Mac Guff et ses réalisations («Les Minions», «Moi, Moche et Méchant»,…). Le studio fait travailler près de 800 personnes dans le centre de Paris.

media+

Tout va bien dans le meilleur des mondes …

Valérie LEPINE-KARNIK

En ce qui nous concerne, on ne peut pas se plaindre. Nous avons cet afflux de fictions étrangères et on constate une meilleure répartition des tournages sur l’ensemble des territoires. Paris capte avec l’Île-de-France l’essentiel des productions. Pour autant, on voit que les régions Paca, Rhône Alpes, Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, parviennent à attirer des productions étrangères tant pour le cinéma que la télévision. Il y a eu un vrai boom en 2017 des séries tournées en France par Netflix ou Amazon. C’est le cas de la série «Sense8», «Patriot» ou «The Romanovs».

media+

Dans le cadre du Paris Images Trade Show, Film France organise un cycle de conférences dédié aux tournages en France. Les conférences, en accès libre, se déroulent lors du Salon des Tournages (22 et 23 janvier 2018). Quels en sont les enjeux ?

Valérie LEPINE-KARNIK

Nous nous attachons à analyser les différences qui existent entre tournages français et étrangers et à comprendre comment des équipes mixtes (française et américaine par exemple) peuvent travailler sur notre territoire. Les équipes françaises sont souvent saluées par les productions étrangères qui les emploient. Le CNC va aussi explorer les liens désormais étroits qu’entretiennent les tournages (cinéma et séries), et le développement touristique d’une région ou d’une ville.

media+

Repartis dans toute la France, les bureaux de Film France sont-ils le socle de la structure ? 

Valérie LEPINE-KARNIK

Absolument ! Le socle de Film France, c’est la quarantaine de bureaux d’accueil répartis sur toute la France. Nos équipes sont capables d’identifier les meilleurs lieux de tournage pour une production étrangère ou française. C’est une spécificité française que d’avoir un réseau aussi fort. Nous avons une base de données des décors pour les pré-repérages. Nous avons aussi une base «business to consumer», «Ça s’est tourné près de chez vous» qui met en relation un lieu, un film, une série. C’est destiné à tous les publics curieux de savoir où a été tourné un film.