Yassine BERHOUN, Directeur du pôle Sport d’EurodataTVWorldwide
A l’occasion de la publication du 1er rapport «Women’s Sports Insights» réalisé par EurodataTV Worldwide, qui analyse la programmation et les audiences du sport féminin dans 6 territoires, média+ s’est entretenu avec Yassine BERHOUN, Directeur du pôle Sport d’EurodataTV Worldwide.
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L’offre de sport féminin reste-t-elle le parent pauvre du sport à la TV ?
Yassine BERHOUN
L’intérêt pour les compétitions sportives féminines progresse au fil des ans. Certaines disciplines parviennent même à émerger comme l’Euro de Football féminin ou la Coupe du Monde de Rugby féminine. Ces dernières sortent du carcan des «événements mixtes». En termes de droits, les montants sont parfois à la hauteur de certains sports masculins. Il y a un mouvement de fond qui témoigne d’un intérêt croissant de promouvoir ces sports. En termes d’audiences, il y a de vrais succès pour les chaînes et les détenteurs de droits. A ce titre, les matchs de l’Euro de Football féminin ont rassemblé en France un large public. Les rencontres des Bleues ont attiré en moyenne 3,4 millions de téléspectateurs soit 16,9% de part d’audience sur France 2 et France 3. Mais le vrai succès est venu des Pays-Bas avec la finale diffusée sur NPO1. Cette dernière s’est imposée en tête des audiences «Sport» de l’année à ce jour avec plus de 4,1 millions de téléspectateurs pour 82,7% de pda.
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Avec le transfert des droits TV des chaînes gratuites aux chaînes payantes, le sport féminin a-t-il une carte à jouer ?
Yassine BERHOUN
Totalement ! Ce phénomène est une aubaine pour des sports moins en vue. Après, c’est une question relative à la stratégie des détenteurs de droits. Certains privilégieront des diffuseurs payants parce qu’ils veulent maximiser leur droit. En revanche, d’autres compétitions comme le Tour de France ou Roland-Garros continuent de privilégier une médiatisation forte sur le gratuit.
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L’intérêt pour le sport féminin va-t-il continuer de croître ?
Yassine BERHOUN
A en croire la tendance, c’est bien parti. Les fédérations sportives qui gèrent les droits poussent dans ce sens, que ce soit sur la partie «médiatisation» ou «la pratique». La fédération française de football par exemple pousse la pratique féminine et s’appuie sur son équipe de France pour attirer de nouvelles pratiquantes. L’Euro Féminin de Football s’est révélé être l’un des tournois les plus populaires en Europe. France Télévisions a consacré plus de 51 heures à la retransmission de matchs en direct sur ses différentes chaînes, contre moins de 12 heures pour l’édition 2013 diffusée sur W9. La couverture a augmenté de 325% en 4 ans. En Allemagne, le volume de retransmissions a progressé de 250%. Après avoir diffusé pendant plusieurs années le Tournoi des 6 Nations féminin sur France 4, France Télévisions a dédié plus de 10 heures d’antenne à la Coupe du Monde féminine, allant même jusqu’à diffuser deux matchs en Prime Time sur France 2.
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L’audience diffère évidemment d’un sport féminin à l’autre…
Yassine BERHOUN
Il y a des sports dont l’audience va être liée à la performance individuelle de l’athlète. En Allemagne par exemple, la popularité des sports d’hiver profite aux femmes. La meilleure audience des Championnats du Monde de Ski Alpin – qui s’est tenue en Suisse – fut l’épreuve de la descente femme avec 3,8 millions de téléspectateurs, soit 23,8% de pda sur ZDF. En France, la course féminine «La course by Le tour de France» organisée dans le cadre du Tour de France, a rassemblé 2 millions de téléspectateurs sur France 3 pour une part d’audience de 16,9%. Cette course, qui reviendra l’année prochaine, a également été un succès dans les pays de cyclisme que sont les Pays-Bas et la Belgique.
