Benoît REGENT, Directeur général du Département Prospective à Dentsu Aegis Network
Le mois dernier, Dentsu Aegis Network a dévoilé son étude exclusive sur le «Futur du Mobile» à l’occasion du Mobile Day@Dentsu Aegis Network. Afin d’en découvrir les coutours, média+ s’est entretenu avec Benoît REGENT, Directeur général du Département Prospective chez Dentsu Aegis Network.
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Le mobile est-il devenu le device d’une génération ?
Benoît REGENT
Alors que l’ensemble des Français âgés de 15 à 49 ans plébiscitent avant tout des fonctionnalités «pratiques» pour leurs futurs usages mobiles, les 15-24 ans se montrent beaucoup plus exaltés vis-à-vis des futures possibilités offertes et réclament de l’innovation technologique à tous les niveaux. A partir du moment où on leur parle de «social» à travers les nouvelles technologies mobiles, les jeunes sont très enthousiastes. A l’inverse, les CSP+ restent beaucoup plus critiques et réservés par rapport aux usages du mobile dans le futur. Dans notre étude, les jeunes plébiscitent la possibilité de «shazamer» n’importe quel produit avant de l’acheter afin de savoir ce qu’en disent les réseaux sociaux. Le mobile est devenu le support de l’internet. Le nombre de requêtes Google sur mobile a dépassé celui que vous pouvez avoir sur le desktop. Quant à la consommation vidéo mondiale, près d’une vidéo sur deux est consommée sur mobile. Certaines applications ou messageries mobiles deviennent des assistants personnels.
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Quels sont les futurs usages «mobile» plébiscités par les Français ?
Benoît REGENT
Parmi la quinzaine des nouveaux usages proposés à notre panel, 59% des Français notent positivement l’innovation qui leur permettra de parler à leur mobile afin que celui-ci traduise instantanément le texte dans une autre langue. 57% d’entre eux souhaiteraient pouvoir déverrouiller leur smartphone avec leur empreinte digitale et, la même proportion, cumuler automatiquement des points fidélité en se rendant dans des magasins qui détecteront leur mobile. Plus de 50% des personnes interrogées aimeraient aussi visiter des appartements en réalité virtuelle grâce à leur mobile. Et parmi les propositions moins populaires, il y a celles liées à la protection de la donnée personnelle. 23% des usagers trouvent intéressant de pouvoir «shazamer» des personnes dans la rue en prenant leur photo, puis, grâce à la reconnaissance faciale, les retrouver sur les réseaux sociaux.
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Observez-vous un écart générationnel entre usagers dans leurs attentes ?
Benoît REGENT
Chaque segment de la population a ses propres envies. Il est intéressant de bien comprendre la cible à laquelle on s’adresse pour proposer des logiques de communication intéressantes sur le mobile. Les 15-24 ans apprécient bien plus que leurs ainés, l’utilisation d’émojis ou émoticones de marques dans leurs messages. Autre exemple, les consommateurs sont 60% à plébisciter des marques qui sponsorisent du Wi-Fi gratuit dans des lieux.
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Quels scénarios imaginez-vous pour l’avenir du mobile ?
Benoît REGENT
Nous avons demandé aux Français de se projeter dans les années à venir à travers 3 scénarios possibles : 1) Dans le futur, le téléphone portable disparaitra car nous pourrons consulter les informations sur différents objets connectés directement à internet. 2) Dans le futur, nous continuerons à utiliser un smartphone qui servira à se connecter à internet, mais il ne quittera plus notre poche car ses informations seront déportées sur des objets connectés portables. 3) Dans le futur, le mobile continuera à se développer autour du paiement, des loisirs, etc. Chez Dentsu, nous pensons que le smartphone ne va pas disparaître, mais nous le sortirons beaucoup moins de la poche. Une bonne partie d’entre nous aura des lunettes à réalité augmentée parce que tous les constructeurs y travaillent. Entre 2030-2040, une partie de l’énergie des objets connectés que nous porterons proviendra directement de notre corps.
