Jean-Eric VALLI, Président des Indés Radios

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Fondé il y a 21 ans, le groupement Les Indés Radios, géré par 8 administrateurs, rassemble aujourd’hui 128 radios locales et réunit chaque jour 8.536.000 auditeurs (Médiamétrie). Ce collectif couvre 95% de la population française à travers 900 fréquences et se positionne, avec 2.500 salariés, comme le premier employeur privé de la FM. Afin de parler des derniers dossiers en cours, média+ s’est entretenu avec Jean-Eric VALLI, Président des Indés Radios.

MEDIA +

Les Indés Radios ont entamé leur 22ème rentrée. Quelles sont vos convictions en matière de RNT ?

JEAN-ERIC VALLI

La Radio Numérique Terrestre va exister en France. C’est notre première conviction. Ce mode d’écoute a d’ailleurs démarré avec une centaine de radios dans notre pays. La RNT existe aussi dans un certain nombre de territoires étrangers. En Angleterre par exemple, la Radio Numérique Terrestre représente 30% de l’écoute contre 15% pour internet. Il est donc essentiel de ne pas perdre de vue cette dimension radiophonique nouvelle. Avec 10 millions de postes de radio vendus chaque année, il suffit de quelques saisons pour installer dans les foyers des récepteurs hybrides captant à la fois la RNT et la FM. Notre deuxième conviction est la suivante : Il existe une complémentarité entre la RNT et internet. Et cette dualité nous protège du monde purement privé et capitaliste du web, où tout se monnaie.

MEDIA +

Comment l’écoute radiophonique évolue-t-elle ?

JEAN-ERIC VALLI

Les auditeurs ont à leur disposition un choix important de radios, notamment sur le web. Se présentent à eux des radios, mais aussi des vidéos ainsi que des données additionnelles. C’est un changement majeur. Pour s’y adapter, nous devons asseoir notre présence en diffusant à la fois nos sons et nos flux sur le web. Autre priorité, publier du rédactionnel sur nos sites et réseaux sociaux afin de pénétrer l’environnement numérique et quotidien des auditeurs. Avec plus de 3 millions de fans Facebook, les stations de notre groupement se placent à la 2ème position des radios sur ce réseau social, devant les principales radios nationales.

MEDIA +

Et d’un point de vue publicitaire ?

JEAN-ERIC VALLI

Le chiffre d’affaires publicitaire des Indés Radios en 2014 devrait être similaire à celui de 2013, soit 165 millions d’euros. Par ailleurs, le contrat du GIE avec TF1 Publicité, qui commercialise les écrans publicitaires des radios adhérentes, a été prolongé jusqu’en 2016.

MEDIA +

Prolonger l’expérience antenne sur Internet, est-ce l’une des priorités ?

JEAN-ERIC VALLI

La 1ère priorité est d’assurer au mieux le travail à l’antenne que ce soit techniquement ou éditorialement. Nous sommes au cœur d’une très grande compétition avec de nombreuses offres radiophoniques. Le prolongement de l’expérience sur le web devient donc une nécessité. Ensuite, selon la facilité des usages, le public consommera ou non les extensions hors antenne.

MEDIA +

Comment Les Indés Radios renforcent-ils leur offre digitale ? 

JEAN-ERIC VALLI

Notre service a été pensé sur le mobile à travers une application proposant l’écoute de 120 radios accessibles via «Le mur de son», permettant de visualiser et d’écouter en temps réel les titres en cours de diffusion sur les radios indépendantes. L’objectif est d’atteindre 1,8 million de téléchargements d’ici la fin de l’année. Développée sur smartphones et tablettes, PC et Mac, l’appli sera aussi disponible sur box, consoles de jeux, smart TV et autoradios.

MEDIA +

Cinq des principaux groupes radio français (RTL, Radio France, NextRadioTV, NRJ Group et Lagardère) ont décidé de créer Direct Radio, une plateforme commune d’écoute numérique. Aimeriez-vous intégrer ce collectif ?

JEAN-ERIC VALLI

Nous sommes d’abord très surpris qu’ils ne nous aient pas contactés. Pour eux, la radio en France doit se résumer à 5 personnes. Mais cette vision est à la fois fausse et très totalitaire. Je suis même étonné que le service public (Radio France) se soit mis dans cette affaire. Pour votre information, nous avons écrit aux 5 patrons de ces groupes mais nous n’avons eu aucune réponse. L’objet de notre lettre était de leur demander les modalités pour intégrer Direct Radio.

MEDIA +

Très objectivement, espérez-vous une réponse ?

JEAN-ERIC VALLI

Cela m’indiffère ! De toutes les manières, le fait que quelques radios privées nous excluent spontanément, c’est déjà une réponse.