Laurence HERSZBERG, Directrice générale du Forum des Images & Directrice de Séries Mania
Du 13 au 23 avril se tiendra la 8ème saison «Festival Séries Mania» au Forum des Images à Paris. Avec une programmation enrichie, le rendez-vous souhaite encore plus largement rayonner. Entretien avec Laurence HERSZBERG, Directrice générale du Forum des Images & Directrice de Séries Mania.
media+
Fort du succès de la 7ème saison (40.000 spectateurs et 1.300 professionnels), souhaitez-vous plus que jamais renforcer l’impact de Séries Mania ?
Laurence HERSZBERG
Nous sommes portés par le succès public de cet événement qui, malgré sa jeunesse, a su fédérer l’enthousiasme des amateurs de séries et en même temps devenir un point de rencontre des professionnels de l’industrie mondiale. Cette année, nous avons envie de nous développer encore plus, de sortir des murs du Forum des Images, et de pousser cet événement à l’extérieur, en région parisienne. En organisant 150 projections pendant 10 jours, Séries Mania renforce sa capacité d’accueil. Au cœur du festival, la compétition officielle présidée par le showrunner Damon Lindelof («Lost», «The Leftovers»), de nombreuses rencontres avec des créateurs tels qu’Adam Price («Borgen», «Ride Upon the Storm») et Jimmy McGovern («Broken», «Accused») ou des acteurs, à l’image de Julianna Margulies («The Good Wife», «Urgence») et de Justin Theroux («The Leftovers»).
media+
Les séries sontelles de plus en plus un miroir de la société ?
Laurence HERSZBERG
Cette année, il est extrêmement intéressant de voir que les séries se penchent sur ce que nous sommes, à savoir nos désirs et nos réactions quand nous sommes face à des situations extraordinaires. Mais les fictions sont également le reflet de la société et des phénomènes récents avec l’arrivée du jeu vidéo et de la téléréalité dans les thématiques, ou de la mise en avant de religieux (prêtre, pasteur, juif vampire) comme héros de séries. Les scénaristes TV ne s’interdisent plus rien.
media+
Face à la profusion de contenus, comment se détermine la qualité d’une série?
Laurence HERSZBERG
Il faut en voir beaucoup ! Pour cela, nous avons visionné 300 séries pour en sélectionner 59 inédites. La difficulté quand vous faites ce travail, c’est que vous êtes obligés de regarder deux épisodes à chaque fois pour savoir si elles amènent une histoire nouvelle, une interprétation particulière, un paysage original. Durant 10 mois, notre équipe visionne donc les séries après en avoir obtenu l’autorisation, ce qui n’est pas aussi facile. Au cinéma, il y a un phénomène évident pour les producteurs et les distributeurs, le passage des films dans les grands festivals : Cannes, Berlin, Venise. En télévision, nous devons creuser le sillon. Séries Mania s’impose donc comme le festival le plus important. Avant cela, nous avons dû convaincre les distributeurs et les plateformes pour leur dire qu’il y a une vie pour les séries avant leur diffusion. C’est là que commence le buzz. A présent, sur 59 séries inédites, 31 sont des premières mondiales.
media+
Volet professionnel de Séries Mania, «Le Forum de Coproduction» (18-21 avril). Est-il le tremplin des séries de demain ?
Laurence HERSZBERG
Oui en effet ! Ce rendez-vous permet aux producteurs des projets de séries sélectionnés, de les présenter à plus de 500 décideurs de l’industrie. L’événement propose un riche programme de conférences, présentations, débats… Quatre jours de business et networking au cœur du festival. Le circuit de financement international est très clairement devenu un élément essentiel à la production. C’est pourquoi nous répondons à ce besoin.
