S. DEGENNE (La Compagnie des Indes) : «Nous captons annuellement entre 40 et 50 spectacles par an»

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Sébastien DEGENNE, Producteur à La Compagnie des Indes

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Comment se positionne La Compagnie des Indes dans le secteur des spectacles vivants captés pour la TV ?

Sébastien DEHENNE

La Compagnie des Indes est une société qui existe depuis 1993. Pendant les sept premières années, nous faisions surtout des films institutionnels. Son fondateur, Gilda le Roux, produisait aussi «Les Deschiens». Petit à petit, l’activité spectacle s’est développée puisque nous captons annuellement entre 40 et 50 spectacles par an. Ce que le CNC appelle «adaptation audiovisuelle de spectacles vivants» n’existait pratiquement pas à la télévision au début des années 2000. En 2003, nous sommes allés voir Paris Première qui était alors le diffuseur de «Au Théâtre Ce Soir». Nous leur avons proposé de capter une fois par mois une pièce en direct. Cette démarche a permis à la chaîne de réaliser ses plus grosses audiences en 2003 et 2004. Le genre a pris de l’ampleur. Sur le secteur de la captation de spectacles, nous sommes près de 80 producteurs.

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Qui initie les projets ? Comment La Compagnie des Indes se positionne-t-elle vis-à-vis des pièces de théâtre ?

Sébastien DEHENNE

Aujourd’hui, une quinzaine de chaînes proposent du spectacle. Nous connaissons bien leurs envies et leurs besoins par rapport au public ciblé. Cela amène globalement des spectacles assez différents même si tous recherchent la même chose, à savoir des comédies contemporaines avec des stars. Sur une saison théâtrale, on comptabilise près d’une centaine de pièces. Le spectacle à la télévision englobe essentiellement le théâtre privé et les pièces qui ont beaucoup fait parler d’elles. S’appuyer sur le succès d’un spectacle avec des acteurs emblématiques, c’est un plus. Pour une grande majorité des pièces, nous sommes obligés de les diffuser en fin de tournée. Après, il est vrai qu’un spectacle diffusé à la TV ne fait que donner envie aux gens d’aller le voir.

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Avec la diffusion mardi 2 mai sur France 2 en Prime Time du «Syndrome de l’Ecossais», est-ce l’exemple type de ce qu’une chaîne recherche ?

Sébastien DEHENNE

Disons que cette comédie a été le gros succès de l’année 2016 sur Paris et en tournée. Nous refaisons spécialement quelques dates parisiennes pour capter la pièce. Au casting, Thierry Lhermitte, Bernard Campan, Christiane Millet et Florence Darel. Nous ne sommes pas dans du boulevard pur mais nous avons des personnages qui marquent les esprits.

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Quel est le financement des captations théâtrales pour la TV ?

Sébastien DEHENNE

Sur le plan monétaire, les gammes de budgets sont différentes en fonction de la chaîne, du casting et de la pièce. Quand nous filmons un spectacle, les ayants droit touchent aussi de l’argent. Plus le comédien a de la notoriété, plus les cachets suivent. Un bon succès sur Paris Première, c’est 150.000 téléspectateurs. Sur France 2, c’est 2 à 3 millions. La diffusion d’une pièce avec des acteurs connus coûtera 2 à 3 fois moins cher qu’une fiction TV avec ces mêmes acteurs. France 2 alterne souvent entre des pièces en fin de tournée et des spectacles créés spécifiquement pour la télévision.

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Et votre activité documentaire ?

Sébastien DEHENNE

Elle se poursuit. Nous produisons entre 5 et 7 documentaires chaque année. Notre politique est de faire du 360°. C’est à dire que nous ne nous arrêtons pas à la diffusion télévisuelle. A ce titre, nous avons récemment produit pour ARTE un film international sur «Jack London» qui est accompagné d’un  un prolongement.

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Quels seraient les grands défis à venir pour les producteurs qui captent le spectacle vivant ?

Sébastien DEHENNE

Nous voulons élargir la variété de spectacles représentés à la télévision. Pour l’instant, il y a des types de représentations que l’on ne voit jamais sur le petit écran. De plus, nous voulons travailler avec les acteurs du numérique. Sur France Télévisions, c’est Culturebox. L’avenir des contenus audiovisuels se situe sur internet. Or, il y a une vraie problématique concernant la rémunération des ayants droit pour les captations de spectacles vivants. Les budgets sont moindres. Nous attendons que le transfert de valeur soit total sur le plan publicitaire et budgétaire sur le numérique. Nous serions ainsi très heureux que les programmes soient vus le plus largement possible.

LES DIRIGEANTS

Gildas le Roux

Fondateur

COORDONNEES

54 bd Rodin 

Issy-les-Moulineaux

DATE DE CREATION

1993

PRODUCTIONS

«Le Syndrome de l’Ecossais», «Columbo !», «A gauche en sortant de l’ascenseur»,…