S. GIGON (France Ô) : «Notre ligne éditoriale consiste à nous tourner définitivement vers les Outre-mer»

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Sophie GIGON, Directrice déléguée aux programmes de France Ô

Changement de ligne éditoriale, grille repensée, nouvelles émissions, France Ô se transforme par petites touches. Pour en savoir davantage sur sa mutation progressive, média+ s’est entretenu hier matin, à l’issue d’une conférence de presse, avec Sophie GIGON, Directrice déléguée aux programmes de France Ô.

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Comment France Ô assoit-elle aujourd’hui son nouveau positionnement ?

Sophie GIGON

Accompagnée d’une nouvelle ligne éditoriale depuis juin 2016, la rentrée de France Ô s’est déclinée en deux temps : une première partie en octobre et une seconde en janvier. France Ô fait partie aujourd’hui du pôle des Outre-mer aux côtés de 9 autres chaînes. Notre particularité est de pouvoir exposer les programmes qui sont produits dans chacune des stations. Nous concourons ainsi à la synergie du pôle. Notre ligne éditoriale consiste à nous tourner définitivement vers les Outre-mer afin de mettre en lumière les identités et les cultures de ces territoires. Depuis octobre, nous lançons de nouvelles émissions. Une fois par mois, en synergie avec les équipes d’Outre-mer 1ère, France Ô bouleverse sa grille et propose «Un jour en Outre-mer», une immersion de 24 heures au cœur d’un département ou d’un territoire. Il y a aussi «Histoire d’Outre-mer», une émission qui s’appuie sur le passé pour décrypter le présent. Depuis février, France Ô propose chaque jour à midi, «Les témoins d’Outre-mer» qui revient sur l’actualité du jour. Le prochain lancement de cette rentrée s’illustre par «C’est pas le bout du monde», un Prime Time mensuel de 90’ tourné en public et animé par Sébastien Folin. Cette fois-ci, notre promesse est d’offrir une autre façon de voir l’actualité culturelle des Outre-mer.

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La mission pour France Ô est-elle de renouveler totalement ses programmes de flux?

Sophie GIGON

Les émissions, nous les renouvelons au fur et à mesure. C’est le cas avec la nouvelle formule de «Flash Talk» en 26’ avec un aspect beaucoup plus sauvage que dans sa première version. L’idée est d’être une chaîne mobile et spontanée avec des moyens et des équipes légères. Dotée d’un budget annuel de 25 M€, France Ô se revendique comme une chaîne généraliste. Chaque euro que l’on dépense est un euro pensé.

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France Ô est à 0,7% de pda depuis janvier. Avez-vous observé une évolution tangible depuis le changement de la ligne éditoriale ?

Sophie GIGON

Cela dépend des journées. Nous sommes restés au final assez stables. Nous étions à 0,8% de pda l’année dernière parce que nous étions très fortement portés par les Jeux Olympiques.

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Quel est le profil type du téléspectateur de France Ô ?

Sophie GIGON

Cela dépend des émissions. C’est très parcellisé. Des téléspectateurs spécifiques viennent sur la série «Cut» et les émissions avoisinantes, puis repartent après. Quant au public de nos documentaires «Découverte» le dimanche soir, il est plutôt âgé. Enfin, un nouveau talk comme «C’est pas le bout du monde» peut potentiellement réunir un auditoire assez jeune et curieux.

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Quelle est la prochaine étape ? 

Sophie GIGON

Consolider nos lancements. Nous allons partir en tournage de la 5ème saison de «Cut» mi-mars pour 70X26’. La série est coproduite avec Réunion 1ère. Nous fournissons 35.000€ par épisode de 26’, sans compter la participation de la région, du CNC, etc. Ce qui fait au total 70.000 € le numéro. C’est la fiction la moins chère en France. En parallèle, nous travaillons sur la synergie du groupe pour faire remonter les programmes des stations. Notre prochaine grosse action sera la mise en place d’un Talent Show musical et original en Outre-mer, pensé et fabriqué par les 10 chaînes. Nous prévoyons une mise à l’antenne dans un an.