Thierry SOREL, Directeur de l’Unité Fiction Fiction de France 2

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Le renouvellement de l’offre de fictions se poursuit sur France 2. Elle se déploie aujourd’hui sur deux soirées de Prime Time où sont proposées près de 70 soirées inédites dans l’année. Au-delà des nouvelles saisons des séries phares bientôt à l’antenne, le diffuseur mise aussi sur une dizaine de séries inédites. Cette politique éditoriale, conduite dans une logique de création de rendez-vous, nous est expliquée par Thierry SOREL, Directeur de l’Unité Fiction de France 2.

MEDIA +
Êtes-vous porté par une montée en puissance des marques de fiction ?
THIERRY SOREL
Lancé il y a deux ans et demi, le chantier de redéploiement de l’offre de fictions françaises sur France 2 commence à porter ses fruits. C’est un défi à la fois excitant, risqué, compliqué mais aussi un peu massif à relever. Les téléspectateurs, ainsi que les professionnels, attendent de nous différentes choses : qualité artistique, exigence éditoriale, sujets audacieux et audience. L’audace ne doit pas être un paravent derrière lequel se cacher pour faire n’importe quoi. Gérer le risque tout en tentant de nouvelles choses, telle est notre volonté.
MEDIA +
Avec 70 soirées inédites par an consacrées à la fiction sur France 2, quel état des lieux dressez-vous ?
THIERRY SOREL
Nous nous inscrivons dans une tendance baissière concernant le nombre de soirées de fiction. Nous fonctionnons avec des ressources de plus en plus limitées mais nous avons réussi à stabiliser le budget à 115 M€. Cette année, nous tenterons d’installer dix nouvelles séries. Parmi elles, «Chérif» (8X52’ – MakingProd) fiction policière accessible et grand public, mais aussi «Vaugand» (GMT Production), série de 90’ axée  autour d’Olivier Marchal qui incarne un avocat pénaliste.
MEDIA +
Êtes-vous dans une dynamique de création de séries ?
THIERRY SOREL
Bien entendu ! C’est indispensable. Mais notre rôle est de consolider également les marques existantes. C’est pourquoi nous avons reconduit pour une saison 2, «Candice Renoir» (10X52’ – Boxeur de Lune), «Caïn» (8X52’ – DEMD Productions), et «Les Hommes de l’ombre» (Macondo/Tétra Média Fiction). Nous souhaitons faire de cette dernière, une série d’invités par saison. Autrement dit, la 1ère saison a été portée par Nathalie Baye, la 2ème par Carole Bouquet, et la 3ème par une autre actrice.
MEDIA +
Quel format de fiction privilégiez-vous aujourd’hui ?
THIERRY SOREL
Le 8X52’ est destiné à des séries procédurales d’enquêtes policières bouclées. Sur les séries feuilletonnantes, nous privilégions le 6X52’ en saison 1, et le 8X52’ en saison 2. En matière de formats de fiction, j’apprécie les histoires développées autour de personnages en duo. Il y a toujours moyen de créer des rapports de proximité et de connivence. C’est le cas de la série «Deux flics sur les docks» (GTV) avec Jean-Marc Barr et Bruno Solo, ou encore «Les Petits Meurtres d’Agatha Christie» (Escazal Films) avec Samuel Labarthe et Blandine Bellavoir.
MEDIA+
Les unitaires sont-ils toujours aussi présents sur France 2 ?
THIERRY SOREL
L’unitaire est une des marques de fabrique de la chaîne. Il nous permet de travailler sur des castings et des histoires foncièrement différentes. Mais aujourd’hui, notre logique est de rétablir la proportion d’unitaires par rapport aux séries. Ces dernières représentent 70% de notre offre.
MEDIA +
Démarrage difficile pour votre fiction d’Access Prime Time «Y’a pas d’âge»…
THIERRY SOREL
Le démarrage est en effet très lent. Mais paradoxalement, chaque courbe d’audience est croissante. Avec «Y’a pas d’âge», nous avons un problème de repérage et d’identification. C’est une question de calage de programmation.  Lorsqu’«Un gars, une fille» a été lancé en 1999, France 2 avait failli le déprogrammer.
MEDIA +
La fiction de 26’ en Day Time est-elle toujours au point mort ?
THIERRY SOREL
Absolument ! Mais il y a toujours une envie de notre part. La difficulté est de récupérer des moyens et des ressources. Une fiction quotidienne reste coûteuse. Et prendre sur les budgets du Prime serait un choix risqué.