Affaire de l’enfant décapité : le Kremlin défend le silence des télévisions russes

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Le Kremlin a défendu mardi le silence des grandes chaînes de télévision russes qui n’ont pas évoqué, malgré l’intense émotion provoquée en Russie par ce crime, l’affaire de la nounou arrêtée lundi alors quelle brandissait dans la rue la tête décapitée d’un enfant. «D’après ce que nous savons, les chaînes ont en effet pris la décision de ne pas montrer cette horrible tragédie», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant qu’aucune consigne émanant des autorités n’avait été donnée sur le sujet. «Il me semble qu’on ne peut que soutenir cette décision des chaînes, parce que c’est probablement trop monstrueux pour être montré à la télévision», a-t-il toutefois ajouté. Selon M. Peskov, cette attitude est en accord avec les pratiques internationales et relève du «regard critique» des chaînes de télévision. Plusieurs chaînes de télévision locales ont évoqué l’affaire mais mais pas les chaînes nationales. Lundi, une nounou qui se promenait près d’une station de métro en brandissant la tête coupée d’un enfant et se disant «terroriste» a été arrêtée dans le nord-ouest de Moscou. «Je déteste la démocratie. Je suis terroriste. Je veux votre mort», a lancé cette femme, dont on entend les propos sur les images diffusées par la chaîne de télévision russe 360.Interpellée, celle-ci subit des examens psychiatriques, ont déclaré les enquêteurs dans un communiqué. La justice russe doit décider mercredi de sa détention et de la suite des probables poursuites judiciaires. La mort de l’enfant a choqué les Moscovites, qui déposaient mardi en nombre peluches et bouquets de fleurs près de la station de métro où la femme a été interpellée.Plusieurs personnalités russes proches de l’opposition libérale ont critiqué le silence des chaînes, assurant qu’elles auraient abondamment couvert un tel crime s’il avait eu lieu dans un pays occidental. D’autres ont expliqué que la chaîne publique Pervyi Kanal n’avait pas eu de tels scrupules au moment de diffuser un reportage mensonger sur la prétendue crucifixion d’un garçon de trois ans par des soldats ukrainiens dans l’est de l’Ukraine, en 2014.