Altice offre 7 milliards d’euros pour le rachat de Portugal Telecom

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Le groupe Altice, maison mère du câblo-opérateur français Numericable, a présenté une offre ferme à l’opérateur de télécommunications brésilien Oi à 7,025 milliards d’euros pour le rachat de Portugal Telecom (PT), a-t-il annoncé lundi dans un communiqué.Altice indique avoir soumis «une offre ferme et intégralement financée pour racheter les actifs de Portugal Telecom auprès de Oi». La proposition comprend les activités «hors d’Afrique» et «n’inclut pas la dette de Rioforte», société du groupe Espirito Santo aujourd’hui au bord de la faillite. 

Si l’offre était acceptée, le rachat serait financé par endettement et par la trésorerie existante, selon le communiqué. Un accord signerait également la fin de l’opération de fusion en cours entre Portugal Telecom et Oi, qui avait pour but de créer un géant sur le marché lusophone des télécommunications. Un prêt de 897 millions d’euros accordé en avril par Portugal Telecom à Rioforte avait semé la discorde entre les deux opérateurs. Oi avait alors contraint son partenaire portugais à signer un nouvel accord de fusion, au terme duquel le groupe portugais devrait voir sa part dans la future entreprise réduite à 25,6% contre 38% prévu initialement. Dans les faits, les actifs de Portugal Telecom ont déjà été absorbés par son partenaire brésilien en mai, à l’occasion d’une augmentation de capital d’Oi, et les résultats de l’opérateur sont consolidés dans les comptes de Oi depuis le deuxième trimestre 2014. Portugal Telecom a dégagé en 2013 un bénéfice net en hausse de 46,6% à 331 millions d’euros, grâce à la cession de sa participation dans une société de Macao en Chine. Son chiffre d’affaires a diminué de 5,4% à 2,91 milliards d’euros, et l’excédent brut d’exploitation (EBITDA) du groupe a reculé de 9,9% à 1,16 milliard d’euros. 

L’offre d’Altice intervient après des négociations entamées début octobre avec le brésilien Oi pour le rachat de Portugal Telecom, également convoité par le fonds d’investissement britannique Apax Partners. Les opérateurs de télécommunications espagnol Telefonica et britannique Vodafone seraient également sur les rangs. Le DG d’Altice Dexter Goei avait promis, vendredi, la création d’environ 4.000 postes de travail grâce à la délocalisation au Portugal d’une partie des centres d’appel du groupe, dans un entretien au journal portugais Diario economico. «Nous sommes prêts», avait-il encore affirmé, avant de faire valoir que la proposition d’Altice est soutenue «par la communauté financière internationale». 

Altice est déjà présent au Portugal, où il a racheté en 2012 le câblo-opérateur portugais Cabovisao et en 2013 Oni, société de télécommunications pour les entreprises. Le groupe a entamé une phase de croissance accélérée avec l’absorption en cours en France de SFR, pour lequel il a reçu le 27 octobre le feu vert sous conditions de l’Autorité de la concurrence, et Virgin, pour lequel Altice a signé en juin un accord d’acquisition.