Après l’effet #Metoo, les hashtags devenus incontournables des combats féministes

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#JAiEtéViolée, #JaiPasDitOUi, #JeSuisVictime: la multiplication récente des mots-dièse recensant force témoignages de violences sexuelles subies par les femmes a prolongé l’effet #Metoo mais aussi révélé que les combats féministes se mènent désormais à coup de stratégies de communication sur les réseaux sociaux. Près de trois ans après la déferlante #Metoo, et son dérivé français #Balancetonporc, une nouvelle vague de témoignages a envahi Twitter ces derniers jours avec le hashtag #JeSuisVictime. «J’avais 7 ans, 17 ans et 19 ans. #JeSuisVictime», dévoile par exemple une jeune femme. «#JeSuisVictime de viol. Une fois à mes 9 ans. Une autre fois à mes 14 ans. On récompense les coupables. On condamne les victimes», tweete une autre. Le premier message est apparu au lendemain de la cérémonie des César, le 28 février, qui a sacré meilleur réalisateur le cinéaste Roman Polanski, visé par plusieurs accusations de viol.En six jours, plus de 200.000 messages ont été publiés avec ce mot-clé, selon un décompte réalisé par l’outil de veille des médias sociaux Visibrain. Soit presque autant que #Balancetonporc, qui avait généré en octobre 2017 quelque 208.000 messages pendant le même laps de temps. Rendant une nouvelle fois visibles des faits subis en majorité par des femmes, ce hashtag a rejoint la liste des récents #JAiEtéViolée, #JaiPasDitOui, ou encore #Monpostpartum, qui compile des témoignages sur les difficultés de l’après-accouchement, une période intime très rarement abordée. «Tous ces hashtags sont à la fois symboliques et plein de force», estime la militante féministe Rebecca Amsellem. Pour cette docteure en économie, fondatrice de la newsletter les Glorieuses, ces témoignages sous le même mot-clé permettent de «rendre les histoires visibles dans l’espace public. Les femmes disent stop, pour tout un tas de choses et elles ne s’arrêteront pas».