Les auteurs français de fictions télés moins payés que leurs confrères américains

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Les auteurs français de fictions télés sont bien moins payés que leurs confrères américains: les rémunérations versées par les producteurs ne représentent en moyenne que 3% du budget global d’une fiction, contre 10% pour les scénaristes américains, selon une étude de la SACD parue lundi.  Les auteurs souffrent «d’un sous-financement persistant de l’écriture et de la réalisation en France», regrette la SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) qui a analysé plus de 2.000 contrats d’auteurs d’oeuvres ayant été diffusées entre 2013 et 2015. L’ensemble des rémunérations de droits d’auteurs versés aux scénaristes et réalisateurs s’établissent en moyenne à 4,5%, loin des 10% consacrés aux frais généraux ou des 7% pour les «imprévus». De plus, la rémunération proportionnelle due par les producteurs reste aujourd’hui encore une fiction pour les auteurs» car «les niveaux de recettes qui doivent être atteints par les producteurs pour ouvrir le droit au versement des rémunérations proportionnelles aux auteurs sont fixés à des niveaux quasiment inatteignables», dénonce la SACD. «Même dans le cas de succès importants, les auteurs sont très loin de pouvoir espérer une rémunération supplémentaire». Malgré l’essor que connaît ces dernières années la fiction française, en particulier en termes d’audience, d’exportation et de programmation, le constat reste «accablant», ajoute la société des auteurs, qui veut «associer les auteurs au renouveau de la fiction française et aux succès de leurs oeuvres». Elle relève aussi «des manquements et des dérives» qui privent notamment nombre d’auteurs d’une rémunération sous forme d’une prime obligatoire depuis mai 2013. Plus généralement elle estime que le protocole de 2012 sur les relations producteurs-auteurs n’est pas complètement appliqué. Pascal Rogard, secrétaire général de la SACD a bon espoir «d’être entendu» du CNC (Centre national du cinéma) qui a l’autorité nécessaire «pour mettre fin au laxisme ambiant», a-t-il déclaré, précisant avoir demandé au CNC de sanctionner financièrement les producteurs qui ne respectent pas le protocole de 2012.