La rentrée s’annonce offensive sur M6. Sur les deux premières semaines du mois de septembre, la chaîne réalise une part d’audience de 11% auprès de l’ensemble du public, et de 16,4% auprès des ménagères de moins de 50 ans. Comment se caractérise aujourd’hui la stratégie de programmation de la chaîne ? Réponse avec Bibiane GODFROID, Directrice Générale des programmes de M6.
MEDIA +
Êtes-vous dans un état d’esprit particulièrement combatif cette saison ?
BIBIANE GODFROID
Nous le sommes chaque année. L’optimisme, la créativité et les nouveaux formats seront au rendez-vous sur M6. Nous proposerons ainsi «Devant la télé» (Coyote), l’adaptation du format britannique «Gogglebox», un gros succès sur Channel 4. Il s’agit de la critique de la tv par ceux qui la regardent. Le principe : des caméras sont placées dans le salon de familles très différentes afin qu’elles commentent les programmes TV. La diffusion est prévue en octobre-novembre. Nous relançons également une politique de documentaires avec notamment un 1er film, «Premier homme» (Nilaya/Boreales) qui proposera une vision nouvelle de l’histoire de nos origines.
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M6 avait-elle besoin d’un nouveau souffle ?
BIBIANE GODFROID
Le nouveau souffle, nous l’avons retrouvé cet été avec un beau mois d’août à 10,5% de pda et une rentrée qui commence bien. La télévision est cyclique. Les turbulences que nous avons vécues étaient essentiellement dues à des événements sportifs diffusés sur les chaînes concurrentes. Depuis qu’ils ne sont plus à l’antenne, nous avons retrouvé nos couleurs.
MEDIA +
Quelle est la ligne de conduite de la saison ?
BIBIANE GODFROID
Nous voulons redynamiser les grandes marques comme «La France a un Incroyable Talent» (FremantleMedia) ou encore «Top Chef» (Studio 89). Ces émissions reviendront prochainement avec de nouveaux jurés et de nouvelles formes d’écriture.
MEDIA +
Avez-vous commandé davantage d’épisodes de «Cauchemar en cuisine» ?
BIBIANE GODFROID
Tout-à-fait ! Mais c’est une émission très longue à faire. Lorsque Philippe Etchebest se déplace dans un établissement, notre objectif est de sauver le restaurant. Même si Philippe Etchebest est un vrai personnage, nous n’y allons pas pour faire le show.
MEDIA +
Comment s’articule votre travail sur la fiction ?
BIBIANE GODFROID
Cette année, nous proposerons des fictions événementielles programmées sur plusieurs soirées. Au rang des nouveautés, «Peplum» (Noon/Ardimages), une série comique de Prime avec Jonathan Lambert dans le rôle d’un empereur caractériel. Il y aura aussi plusieurs 1ères parties de soirées de «Scènes de Ménages» (Kabo Productions) et de «En famille» (Noon/Kabo Productions). Côté fictions internationales, nous programmerons «Under The Dome» saison 2 ou encore la série «Extand» avec Halle Berry (le 29 septembre, ndlr).
MEDIA +
«Rising Star», est-ce le pari risqué de l’année pour M6 ?
BIBIANE GODFROID
C’est l’un des paris ! C’est un format audacieux comme beaucoup d’autres. Lorsque nous avions lancé «Nouvelle Star» (FremantleMedia) il y a plus de 10 ans, c’était aussi un sacré challenge. «Cousu Main» (BBC Worldwide France) que nous avons lancé il y a quelques semaines est un format certainement aussi audacieux que «Rising Star» (Studio 89), toute proportion gardée évidemment. L’objectif est donc d’explorer de nouveaux territoires.
MEDIA +
Comptez-vous poursuivre la diffusion d’émissions de classement?
BIBIANE GODFROID
Nous n’en avons pas dans les tuyaux pour l’instant. Tout le monde en fait à présent, alors que nous étions les premiers à lancer cette tendance. Mais la seule chose que nous proposerons en matière de classement, ce sont les 30 ans du Top 50 avec 2 émissions qui seront enregistrées au Palais des Sports. Nous réservons une petite surprise concernant la présentation.
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Existe-t-il un déficit de créativité en France ?
BIBIANE GODFROID
Ce n’est pas un problème français, mais mondial. L’Angleterre et les Etats-Unis ont été de gros pourvoyeurs de formats mais ils ne créent plus beaucoup. Ce qu’ils initient ne fonctionne pas nécessairement. Aujourd’hui, les territoires les plus inventifs sont la Hollande, la Turquie ou encore Israël. Nous assistons à un véritable changement du marché des formats.
