En Aparte avec PIERRE HANOTAUX, Directeur général délégué de l’Audiovisuel Extérieur de la France

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MEDIA +
Dans un contexte de migration vers le numérique, comment l’Audiovisuel Extérieur de la France se positionne-t-il dans le digital ?
PIERRE HANOTAUX
Depuis sa création en avril 2008, l’Audiovisuel Extérieur de la France affiche sa présence sur le numérique. Dès la création de France 24, nous avons lancé «Les Observateurs», un site et une émission participative qui couvrent l’actualité internationale au travers des témoignages directs d’observateurs, c’est-à-dire de ceux qui sont au cœur des événements. Vidéos, textes, photos: tous les contenus publiés sur ce site viennent d’amateurs. Mais ils sont sélectionnés, vérifiés, traduits et expliqués par des journalistes de France 24. Dès 2009, nous avons été également l’un des premiers médias français à lancer une application mobile. Pour l’Audiovisuel Extérieur de la France, l’accompagnement du digital est inscrit dans nos gènes.
MEDIA +
Etes-vous suffisamment étendu sur les réseaux sociaux ?
PIERRE HANOTAUX
Les réseaux sociaux sont l’un de nos chevaux de bataille. Nous sommes l’un des premiers médias en France à enregistrer près d’1 million de fans Facebook (RFI, France 24), et un peu moins d’1 million de followers sur Twitter. Etre présent sur ces plateformes est une nécessité.
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Quelles sont vos différentes stratégies numériques ?
PIERRE HANOTAUX
Nous cherchons à développer l’interactivité sur le broadcast. Nous proposons sur France 24, une  programmation spéciale dédiée à l’Election présidentielle, accompagnée d’une application sur iPad ou iPhone. Cette dernière pemet de visionner le plateau à 360° tout en pilotant soit-même la caméra. Le téléspectateur est ainsi au coeur de l’émission et en est en quelque sorte le réalisateur. Concernant RFI, nous allons miser sur la délinéarisation des contenus pour que systématiquement les pastilles audios  de la station soient accompagnées d’images, de vidéos et de textes. A noter que la présence de vidéos sur Internet augmente de 30 à 50 fois le nombre de vues d’un podcast. D’une manière générale, nous poursuivons notre stratégie de la convergence afin d’être disponible sur tous les supports.
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Vous souhaitiez que France 24 soit diffusée gratuitement sur la TNT. Ça n’a pas été le cas. D’autres déclinaisons de la chaîne sont-elles prévues ?
PIERRE HANOTAUX
Disponible sur trois canaux (en français, en anglais et en arabe), France 24 ne connaitra pas d’autres déclinaisons pour l’instant. Les coûts de production seraient en effet trop importants.
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Avez-vous une ambition particulière pour RFI ?
PIERRE HANOTAUX
Sur RFI, nous souhaitons développer des émissions en langues véhiculaires (qui permettent à des communautés de langues différentes de communiquer, ndlr). La station diffuse par exemple 1h30 d’actualité quotidienne en langue haoussa (parlée notamment au Nigéria, au Niger et au Soudan) qui rencontre un vif succès. Les langues véhiculaires sont la meilleure manière de concurrencer les grands médias internationaux comme CNN ou BBC qui ne sont diffusés qu’en anglais.
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Sur quels dossiers plancherez-vous ces prochains mois ?
PIERRE HANOTAUX
Concernant le digital, nous devons affiner notre développement sur la télévision connectée et l’interactivité. Concernant la stratégie globale, nous achevons la fusion et la réorganisation finale de l’entreprise. Nous lancerons ainsi une nouvelle grille à l’automne pour l’ensemble des médias. L’objectif étant d’avoir plus en plus de contenus pour devenir une bande d’images, et devenir – par la qualité du contenu – un acteur indispensable. Enfin, nous organiserons la fusion du site Internet entre RFI et France 24. Nous sommes persuadés que l’union fera notre force.