Entretien avec Jean CRESSANT, Président du Festival International de Télévision sur Internet

421

media+
La télévision sur Internet, un marché en pleine éclosion ?
Jean CRESSANT
La télévision sur Internet est amenée à beaucoup se développer en 2012. Nous constatons un accroissement non négligeable de la production de films institutionnels pour le web, ainsi que l’augmentation d’œuvres interactives, aussi bien dans le domaine du documentaire que de la fiction. Nous sommes le seul Festival qui traite exclusivement de la production et de la création sur Internet. Nous espérons que le CNC nous suivra dans cette démarche puisque nous y découvrons de nombreux producteurs et de jeunes créateurs.
media+
La WebTV, même en pleine essor, est-elle rentable aujourd’hui ?
Jean CRESSANT
Même si le modèle économique de la WebTV n’est pas encore totalement stabilisé, c’est un genre qui commence à s’installer. Nous organisons à ce sujet une table ronde autour de l’arrivée des publicitaires et des marques en tant qu’investisseurs et producteurs de contenus vidéo sur Internet. En décembre 2011, près de 30 millions de films ont été visionnés sur Internet en France. La progression est constante et permanente.
media+
Qui sont les protagonistes qui investissent aujourd’hui dans les web-fictions et les web-documentaires ?
Jean CRESSANT
Les marques deviennent des investisseurs à part entière des web-fictions et des web-documentaires. Cette tendance provient des États-Unis, un pays dans lequel de nombreuses marques déclinent sur la toile des contenus différents de ce qu’ils produisent dans les campagnes publicitaires. Toutefois, les chaînes de télévision comme Arte, Canal+ ou encore France Télévisions sont les principaux investisseurs de ces web-programmes. Des éditeurs comme Google commencent aussi à s’intéresser à ce marché très prometteur.
media+
Les web-fictions et web-documentaires, une rampe de lancement en vue d’une diffusion TV ?
Jean CRESSANT
Les web-fictions et les web-documentaires peuvent-être considérés comme des numéros 0, non diffusables à la TV. De plus, leur visibilité est considérable et le buzz généré est important malgré une monétisation difficile. Il ne faut surtout pas comparer les budgets de la télévision à ceux d’Internet. Aujourd’hui, les productions du web ont de faibles budgets avoisinant quelques centaines de milliers d’euros.