Entretien avec Laurent METIVIER, Chef du service audiovisuel de l’Opéra national de Paris

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Quelle est la vocation de cette nouvelle société de production ? Vous permettra-t-elle de gérer aux mieux les droits de production des spectacles captés ? 

Laurent METIVIER

Absolument ! Pour le moment, l’Opéra de Paris est co-producteur minoritaire de chacune des captations de ses spectacles puisque nous faisons appel à des co-producteurs délégués majoritaires qui disposent des droits. La création de la filiale Opéra de Paris Production, nous permettra d’être co-producteur majoritaire des captations que nous pourrons vendre aux différents diffuseurs (chaînes de tv, cinéma, plateformes de VOD payante). La nouvelle filiale de production audiovisuelle, dont l’activité débutera en septembre 2012, disposera d’un capital de 400.000 €, détenu à 100% par l’Opéra de Paris.

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Intensifierez-vous la diffusion et la distribution de vos captations ?

Laurent METIVIER

Tout-à-fait ! Depuis quelques années maintenant, nous diffusons des spectacles avec Pathé Live et UGC. Nous sommes en cours de négociation avec ces deux distributeurs de salles afin de diffuser – dès l’année prochaine – une saison d’opéras et de ballets dans un seul réseau en France et à l’international. Concernant la VOD, notre idée est de travailler avec plusieurs plateformes afin d’optimiser notre visibilité sur les nouveaux médias.

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Quel est le coût de captation d’un opéra pour la télévision ?

Laurent METIVIER

Capter un opéra pour la télévision coûte entre 600.000 et 1 million d’euros.

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La création de votre filiale audiovisuelle remet-elle en cause votre collaboration avec France TV ? Travaillez-vous avec d’autres diffuseurs ?

Laurent METIVIER

L’Opéra national de Paris poursuivra naturellement sa coopération avec France Télévisions, pré-acheteur de nos captations. Un accord-cadre permet la diffusion, sur les chaînes de l’audiovisuel public, de 6 opéras ou ballets par an. Après, nous avons des accords ponctuels avec Arte. La chaîne Mezzo rentre fréquemment en complément de financement sur nos captations. Des chaînes étrangères (NHK, ZDF,…) peuvent également acheter, ou pré-acheter, les programmes. Enfin, les chaînes du Cab/Sat et de la TNT n’ont pas forcément les moyens de s’offrir ce genre de programmes. C’est pourquoi elles sont friandes de documentaires sur l’Opéra Garnier, les métiers qui l’entourent… Entre 50 et 60 documentaires sont tournés annuellement à l’Opéra de Paris.