Entretien avec Nagui, Gérant et Président d’Air Productions

475

MEDIA +
Visible depuis le 10 octobre sur YouTube, la chaîne «Taratata On Air», réalisée en partenariat avec France TV, dispose d’un budget de l’ordre d’1 million d’€. Est-ce un bon moyen de répondre à la consommation digitale des téléspectateurs ?
NAGUI
J’en suis convaincu ! Quand la télévision sera véritablement connectée à Internet, chaque téléspectateur sera son propre directeur des programmes. «Taratata On Air» est une chaîne musicale de référence sur YouTube, disponible dans le monde entier, et susceptible de générer des millions de vues derrière, comparées aux 300.000 téléspectateurs réunis en moyenne devant «Taratata» tous les vendredis à 00h30. Sur la plate-forme, nous proposerons près de 300 heures de programmes et de contenus inédits : masterclass, coulisses, extras,… En matière de monétisation, le modèle n’est pas encore établi, mais comme dans tout nouveau marché, il est nécessaire de marquer le terrain et d’être parmi les premiers.
MEDIA +
«Taratata» sur YouTube, une bonne manière de pérenniser la marque en TV ?
NAGUI
C’est un combat annuel que de devoir défendre la marque «Taratata». Elle fêtera d’ailleurs ses 20 ans début 2013. Et je ne comprends pas pourquoi France 2 continue de diffuser l’émission à un horaire si tardif. Ce qui est paradoxal, c’est que la même année on me retire 35% du budget de «Taratata», passant ainsi de 2,7M€ à 1,6M€ pour produire 37 émissions, et parallèlement, le département numérique de France TV me propose d’investir dans notre chaîne YouTube. Bruno Patino a été l’un des moteurs de «Taratata On Air».

MEDIA +
A quoi attribuez-vous la déconvenue de «Volte Face» sur France 2 ?
NAGUI
Tout d’abord, les résultats d’audience de «Volte Face» sont bien meilleurs que «Le Meilleur Gagne». Ensuite, nous récupérons quotidiennement des points d’audience. Tout est une question de communication. [NDLR : A ce jour, le jeu a dépassé les 2 millions de téléspectateurs, au-dessus de la moyenne de «N’oubliez pas les paroles»]. Suite à la déprogrammation de «Volte Face» sur France 2, les 4 diffuseurs étrangers ayant acquis le format n’ont pas été freinés dans leur processus de production et de développement.

MEDIA +
Quelle est votre politique de fictions au sein d’Air Productions ?
NAGUI
Fiction’Air, filiale d’Air Productions créée fin 2009 et dirigée par Marie Stym-Popper, est aujourd’hui dans une optique d’adaptation et de création. Nous venons d’achever le tournage de notre 1ère fiction, «La touche étoile» (90’), adaptée du roman de Benoîte Groult paru en 2006. Cet unitaire destiné à France 2 suivra trois générations de femmes d’une même famille, dans une œuvre sur la cause féminine.
MEDIA +
Lancer des programmes courts quotidiens d’humour, est-ce une volonté ?
NAGUI
Absolument !  Nous avons réalisé pour TMC et NT1 le pilote de 2 programmes courts quotidiens d’humour. D’un côté, nous avons «Bus Stop», une série de portraits croisés de protagonistes autour de 3 arrêts de bus. D’un autre côté, «Caisse Cadis» est une fiction qui se déroule dans un supermarché. Nous attendons le retour des diffuseurs courant novembre.
MEDIA +
Quels sont vos différents projets TV en tant que producteur ?
NAGUI
La semaine dernière, nous avons proposé à France 2 une version modernisée de «N’oubliez pas les paroles» pour janvier. Le but étant de modifier la mécanique du jeu pour fidéliser les téléspectateurs du jour au lendemain avec un système de cagnottes. Nous travaillons également sur le jeu musical «The Singing Bee» pour France 2. Concernant,  «Chéri(e) fait les valises», l’émission ne reviendra sans doute pas – en tout cas pas avec la direction actuelle. Concernant le remake de «N’oubliez pas votre brosse à dents», ce n’est plus dans l’air du temps. Aujourd’hui, il faut pouvoir créer en permanence et savoir se remettre en cause. Pour les 20 ans de «Taratata», nous prévoyons courant septembre 2013 un Prime de 3 heures sur France 2, en direct d’une salle de concert.