Golfe/coronavirus: des organisations de défense des droits humains appellent à débloquer les appels par internet

603

Des organisations de défense des droits humains ont appelé mercredi trois monarchies arabes du Golfe à débloquer les appels par internet, pour permettre  à leur importante population de travailleurs étrangers de rester en contact avec leurs familles au pays en pleine pandémie de coronavirus.

Oman, Qatar et les Emirats arabes unis bloquent depuis des années plusieurs applications permettant d’effectuer des appels vocaux et vidéos, disant vouloir protéger les intérêts commerciaux de leurs services publics de télécommunications.

«Cela a causé de sérieux problèmes pour les habitants de ces pays, en particulier la majorité des travailleurs immigrés et les résidents étrangers qui ont besoin de joindre et de communiquer avec leurs familles à l’étranger», soulignent HumanRights Watch et 28 autres organisations de la société civile dans un communiqué conjoint.

Une majorité des quelque 17 millions de personnes vivant dans ces trois pays du Golfe sont des expatriés, en grande partie des travailleurs venant d’Asie faiblement rémunérés.

Face à la pandémie de Covid-19, les Emirats arabes unis et Oman ont assoupli les restrictions imposées à certaines applications mais seulement de manière provisoire. Ils ont débloqué des applications permettant l’apprentissage à distance comme Microsoft Teams, Skype for Business, Google Hangouts, et Zoom. Microsoft Teams et Zoom sont également accessibles au Qatar. Les entreprises publiques de télécommunications dans les Emirats arabes unis ont introduit une nouvelle application, UAE Voice, qui permet de faire des appels audios et vidéos gratuits.

Mais WhatsApp, Skype et FaceTime restent bloquées en dépit d’appels persistants pour un changement de politique face à la pandémie, soulignent les 29 ONG. «Refuser à la population du Golfe l’accès à ces plateformes met les gens en péril, car ils se retrouvent coupés de leur pays et des ressources dont ils auraient besoin dans une crise comme celle-ci», ajoutent-elles.

Pour un pays qui ambitionne de devenir une importante puissance technologique, les Emirats arabes unis ont adopté des lois sévères sur la cybercriminalité et maintiennent ce que les organisations de la société civile considèrent comme un niveau élevé de restrictions et de surveillance d’internet.

Le «New York Times» a accusé en décembre les services de renseignement émiratis d’avoir un accès direct aux données des utilisateurs de ToTok, une application de messagerie dont les développeurs sont basés à Abou Dhabi.