Grégory DORCEL, DG du Groupe Marc Dorcel

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La maison Dorcel, papesse de la pornographie à la française, célèbre ce mois-ci ses 35 ans. Afin de nous expliquer comment prospère l’entreprise, média+ s’est entretenu avec Grégory DORCEL, Directeur Général du Groupe Marc Dorcel, à l’occasion du MIPCOM la semaine dernière.

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Comment se positionne le Groupe Dorcel dans l’industrie du X et plus globalement dans le PAF ?

Grégory DORCEL

Il y a une vraie demande autour du contenu pour adultes. Retenons deux chiffres: 78% des hommes majeurs en France consomment du X au moins une fois tous les 3 mois tandis que 22% des femmes en consomment chaque mois, toutes seules. Il ne s’agit pas d’une pratique anecdotique. C’est une consommation de masse qui n’a jamais été un phénomène. Durant les années 1970, les films pour adultes représentaient 30% du chiffre d’affaires des entrées en salles en France. Avec le groupe Dorcel, nous avons tenté de redonner ses lettres de noblesse à cette activité. Nous faisons du porno et ce n’est pas pour autant moche, sale et vulgaire. C’est un business comme un autre. Nous ne sommes pas préfinancés par les chaînes de cinéma, et nous ne touchons aucune subvention. Pourtant, nous contribuons au cinéma français et au CNC. Mais en de retour, nous ne recevons rien. Nous sommes intégralement financés par le grand public  

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Quel est votre business model sur le Web avec la profusion de contenus gratuits ? 

Grégory DORCEL

Première chose, rien n’est gratuit sur le Net. Les sites pornos gratuits reposent en fait sur d’importants modèles économiques gérés par des entreprises de type mafieuses qui organisent le piratage du contenu X et sa diffusion gratuite pour générer de l’audience et vous diriger ensuite vers des sites plus ou moins légaux. En revanche, le bon contenu à forte notoriété reste peu piraté. Cela nous oblige ainsi à produire le meilleur contenu possible. Ces 5 dernières années, nos investissements ont plus que doublé en matière de productions, alors que nos concurrents ont plutôt fait l’inverse. Nos budgets «productions» représentent 30% de notre chiffre d’affaires qui est de 30M€. Nous produisons une trentaine de films par an.

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Quelle est votre politique sur la VOD, le digital et le déploiement international?

Grégory DORCEL

Ce qui génère le plus de revenus aujourd’hui, c’est le digital. La VOD représente 2/3 du business et 1/3 sur le linéaire. Sur l’ensemble de l’Europe, nous distribuons de façon exclusive le catalogue d’une cinquantaine de studios concurrents pour exploiter au mieux leurs contenus sur les plateformes. Quant au groupe Dorcel, il est présent sur 120 opérateurs en Europe dont 6 en France. Avec nos 3 chaînes, nous avons plus d’1,5 million d’abonnés sur l’Europe.

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Quelles sont vos sources de diversification ?

Grégory DORCEL

Nos diversifications s’appuient sur un objectif simple : répondre au plaisir du consommateur. Cela passe par l’ouverture de vraies boutiques et la création de gammes de sex-toys. Concernant l’activité du X en 3D, c’est un genre complètement arrêté. Les fabricants de téléviseurs 3D sans lunettes n’étaient vraisemblablement pas prêts. Et pourtant, nous possédons une centaine de programmes 3D en stock. Cette année, notre travail sera de renforcer le 360 avec une offre accessible partout. L’évolution sera aussi portée sur la qualité du contenu.