Jean-Eric VALLI, Président du Groupe 1981 et Président du Groupement Les Indés Radios

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Premier opérateur radiophonique indépendant avec près d’1,5 million d’auditeurs quotidiens à l’écoute de 7 stations (Latina, Ado, Wit, Vibration, Voltage, Forum et Blackbox) diffusées dans 35 départements et 75 fréquences, le Groupe 1981 poursuit son développement. Pour en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Jean-Eric VALLI, Président du Groupe 1981 et Président du Groupement Les Indés Radios qui rassemble aujourd’hui 128 radios indépendantes.

MEDIA +

Comment la nouvelle identité du Groupe 1981 (ex-groupe Sud Radio) a-t-elle été accueillie ?

JEAN-ERIC VALLI

Au-delà de la cession de Sud Radio et du recentrage sur nos activités musicales, le changement d’identité du Groupe 1981, nous a permis – fin 2013 – de passer à autre chose. C’est un peu comme si nos interlocuteurs attendaient cette évolution qui a bien été accueillie et comprise. Le Groupe 1981 détient 7 radios en France. Nous engageons plus de 100 personnes, nous touchons près de 1,5 million d’auditeurs par jour et nous réalisons un c.a. de 19 M€ pour un Excédent Brut d’Exploitation de 3,6 M€.   

MEDIA +

Le Groupe 1981 a renforcé les moyens dédiés à ses programmes par un plan d’investissement de 3 M€. Les effets escomptés apparaissent-ils ?

JEAN-ERIC VALLI

Les audiences de nos différentes radios se redressent. C’est le cas notamment de Latina. Concernant les autres stations comme Ado ou Voltage, le travail a été un peu plus compliqué. Nous avons d’abord stabilisé l’érosion de Voltage, puis nous avons repositionné Ado. Nous avons révisé notre manière de fabriquer les stations et de travailler avec les équipes. Dans le domaine digital, nous nous appuyons sur Facebook, Twitter et Instagram en tant que relais. Les radios profitent de ces nouveaux outils que nous essayons d’utiliser au mieux. Après, nous n’avons pas encore débuté la rénovation de nos sites internet. Ça ne devrait pas tarder.

MEDIA +

Créer des alliances avec d’autres opérateurs radiophoniques, est-ce toujours d’actualité ?

JEAN-ERIC VALLI

Nous y travaillons. Mais rien n’est conclu pour le moment. Un certain nombre de nos confrères sont aussi dans la même logique. L’intérêt est d’être le plus solidaire possible et de partager certaines fonctions. 

MEDIA +

Le Groupement Les Indés Radios, dont vous êtes à la tête, rassemble aujourd’hui 128 radios indépendantes. Leurs audiences sont en progression…

JEAN-ERIC VALLI

L’audience des Indés Radios s’est stabilisée autour des 8,5 millions d’auditeurs quotidiens, soit 239.000 auditeurs gagnés en 1 an. La proximité a toujours été dans l’air du temps. Selon un récent sondage Harris Interactive/Les Indés Radios, les radios locales manqueraient à 6 Français sur 10 si elles venaient à disparaître.

MEDIA +

Les Indés Radio sont partenaires de «The Voice». Ce type d’accord vous donne-t-il plus de visibilité ?

JEAN-ERIC VALLI

Oui, bien sûr. Au niveau des Indés Radios, nous avons une problématique. Celle de ne pas pouvoir promouvoir chaque radio individuellement. C’est pourquoi nous avons d’une part, crée une application mobile avec le label Les Indés Radios. Ensuite, nous nous appuyons sur «The Voice» afin que le label soit porté à la connaissance du public.

MEDIA +

Dans le cadre d’événements musicaux (festivals, concerts,…), la présence d’acteurs partenaires tels que NRJ ou Virgin Radio est bien plus forte que celle des Indés radios. Pourquoi ? 

JEAN-ERIC VALLI

Tout ce qui a un ancrage local n’est pas une priorité pour Les Indés Radios. En revanche, nous passons le relais aux radios indépendantes de notre collectif qui organisent de leur côté, des manifestations, des concerts gratuits et des partenariats. Avoir un logo NRJ sur une affiche est une chose. Mais assurer une animation à l’antenne le jour du concert en est une autre. Très souvent, les radios indépendantes font des jeux à l’antenne, offrent des places au public, là où NRJ les vend. Les groupes radiophoniques ont une certaine force de frappe, une puissance de lobbying et une centralisation leur permettant des décisions très rapides. En revanche, ils sont éloignés par rapport à la réalité du terrain.

MEDIA +

Autour des Indés Radios, quels sont les dossiers que le CSA devrait rapidement régler ? 

JEAN-ERIC VALLI

Il y a trois sujets urgents : 1) Les quotas de musique française doivent évoluer. Le CSA y a travaillé mais la situation est bloquée. 2) La radio numérique terrestre doit se lancer. Nous prenons du retard par rapport au monde entier parce que 4 dirigeants en France – les dirigeants de NRJ, RTL, Europe 1 et RMC – l’ont décidé. Il leur est difficile d’assumer la concurrence que pourrait générer la RNT. Du coup, ils utilisent leur influence pour dire «non». Ce n’est pas une décision d’intérêt général. 3) Dans l’analogique, le rattrapage de fréquences pour Les Indés Radios est un dossier. Des groupes se sont vus attribuer près de 60% des fréquences FM, contre 15% seulement pour les radios indépendantes.