Julie BERTUCCELLI, Présidente de la Scam

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Hier matin, la Scam a révélé son étude sur la place du documentaire à la télévision. Que pouvez-vous nous en dire ?

Julie BERTUCCELLI

Les documentaires unitaires de création à la télévision sont très régulièrement programmés à des horaires très tardifs. A ce jour, la politique de diffusion des documentaires de création ne permet pas d’atteindre le public le plus large possible. C’est un réel problème pour les producteurs et les auteurs qui sont à l’origine de ces œuvres. En supprimant les espaces publicitaires après 20h00 sur le service public, nous pensions que l’audience ne serait plus le critère déterminant dans le choix des programmes. Or, ça n’a rien changé! Aujourd’hui, le documentaire est entré dans un cercle vicieux. Moins les diffuseurs l’exposent, moins il fait d’audience… et moins ils le mettent en avant.

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Quels diffuseurs s’engagent aujourd’hui le plus dans le documentaire ? 

Julie BERTUCCELLI

France 5, la chaîne du savoir et de la connaissance, s’impose de loin comme la chaîne du documentaire, suivie par Arte dont la politique documentaire fait partie de sa stratégie. Grace à un fort taux de rediffusions, LCP – Assemblée nationale monte sur la 3ème marche du podium et franchit la barre des 50.000 minutes programmées, devant France 3. En revanche, les cotas de diffusion tels qu’ils existent aujourd’hui datent des années 90 et n’ont pas été réformés depuis. Il serait peut-être intéressant de se pencher sur cette question sachant que les cotas de production ont été modifiés récemment.

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Fraichement nommée à la tête de la Scam, qu’aimeriez-vous apporter durant votre présidence ?

Julie BERTUCCELLI

Je m’inscris tout d’abord dans les pas de mon prédécesseur, Jean-Xavier de Lestrade. Ce dernier a rouvert la porte aux auteurs en inaugurant notamment une Maison qui leur est dédiée. Par ailleurs, j’aimerais développer davantage le pôle social de la Scam puisque les auteurs se retrouvent face à une précarité grandissante. En France, très peu de lieux existent pour l’aide et l’accompagnement des auteurs dans leurs démarches. D’autre part, je souhaite développer à long terme le patrimoine des documentaires en France et le remettre en valeur. Pour que le documentaire continue à exister, les jeunes doivent s’initier à ce genre audiovisuel. Nous accompagnerons cette démarche. Enfin, les grandes chaînes ont promis de valoriser le financement des documentaires. Sur ce point, nous serons très vigilants.

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Un mot sur l’après Rapport Lescure ?

Julie BERTUCCELLI

Nous espérons que les grands principes exposés dans le rapport Lescure seront appliqués !