Kurdistan : condamnation d’un journaliste dénoncée par les défenseurs de la liberté de la presse

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Les défenseurs de la liberté de la presse en Irak ont dénoncé lundi la condamnation à deux ans de prison d’un journaliste kurde motivée, selon eux, par des articles très critiques contre la corruption à l’aéroport d’Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan. Karzan Karim a été condamné dimanche lors d’une audience à huis clos par un tribunal d’Erbil. Les autorités kurdes assurent que les accusations concernent non pas ses articles, mais son autre activité, celle d’agent de sécurité dans un salon réservé aux passagers de marque de l’aéroport d’Erbil. Les proches de M. Karim et les associations reprochent au parquet de ne pas avoir étayé ses accusations. «Le procès s’est déroulé à huis clos. Nous n’avons pas pu accéder à la salle et je n’ai pu voir Karzan qu’au moment de l’énoncé de la sentence», a indiqué Kamram Karim. Niaz Abdallah, directeur de Metro, une association kurde de défense de la liberté de la presse, a fait part de sa «grave préoccupation quant à cette décision et ses effets pour l’avenir des journalistes au Kurdistan». Outre son poste à l’aéroport d’Erbil, M. Karim écrivait sous pseudonyme pour le site internet Kurdistan Post. Il y a notamment décrit la corruption et le népotisme qui règnent, selon lui, à l’aéroport. Mais, dans un communiqué publié le 8 août, les autorités de la région autonome assuraient que les accusations concernaient uniquement «le comportement que M. Karim adopte en sa qualité d’agent chargé de la sécurité de la région», sans détailler les charges. «Des centaines d’articles sont publiés chaque jour au Kurdistan dans lesquels les autorités et les dirigeants sont critiqués, sans que leurs auteurs craignent de quelconques représailles», soulignaient-elles.