La Suède à l’honneur du 38ème festival international du court métrage de Clermont-Ferrand

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La Suède est à l’honneur du 38e festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, la plus grande manifestation mondiale du genre, à partir de vendredi et jusqu’au 13 février avec plus de 160 films en compétition. Avec quelque 3.000 professionnels accrédités, ce rendez-vous auvergnat est aussi le deuxième festival français de cinéma en nombre d’entrées – près de 160.000 l’an passé – après Cannes. Sur les 7.700 films reçus cette année, venus d’une soixantaine de pays, 166 ont été sélectionnés et seront présentés dans trois compétitions: nationale, internationale et «Labo».

Le jury de la compétition internationale sera notamment composé de Patrick Wang, valeur montante du cinéma indépendant américain («Les secrets des autres», «In the family»), et de l’actrice kosovare Artha Dobroshi, vue dans «Le silence de Lorna» des frères Dardenne. Seront également présents le réalisateur Philippe Faucon (dont le dernier film «Fatima» est nommé quatre fois aux César), la réalisatrice Emilie Brisavoine («Pauline s’arrache») et la cinéaste tunisienne Leyla Bouzid («A peine j’ouvre les yeux») pour départager la sélection française.

A noter enfin la présence de Cascadeur, chanteur au visage toujours caché sous un casque de moto, dans le jury de la catégorie «Labo». Après l’Inde, les États-Unis et la Chine, le festival propose cette année une rétrospective de la diversité du cinéma suédois à travers une quarantaine de films, à l’humour souvent «grinçant, acide et décalé», selon les organisateurs.Dans l’immensité de ce pays, des personnages traînent leur solitude, en quête de café et de poésie dans «Höstmannen» de Jonas Selberg, ou s’interrogent sur la condition humaine («Monde de Gloire» du maître de l’absurde, Roy Andersson). Dans le célèbre «Musique pour un appartement et six batteurs», Ola Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson évoquent le talent de la scène musicale suédoise, tandis que Babak Najafi tourne en dérision l’image du parfait Suédois dans «Elixir». Le festival sera également sur orbite avec la programmation «Star-système», qui sondera l’imaginaire de la galaxie à travers une vingtaine de films, la tête dans la Lune et les pieds sur Terre. Autre moment fort, la présence du groupe britannique Tindersticks, qui signe les bandes originales des films de Claire Denis depuis «Nénette». La formation donnera un ciné-concert au cours duquel leurs mélodies pop seront accompagnées de films inédits de réalisateurs, auxquels ils ont fait appel pour illustrer leur nouvel album («The Waiting Room»). L’école de cinéma parisienne de la Fémis fêtera également ses 30 bougies à Clermont-Ferrand avec trois programmes de courts signés par une longue lignée d’élèves, dont des exercices ardus de montage qui seront projetés pour la première fois sur grand écran. Le festival verra aussi renaître sa propre école éphémère du cinéma, l’Atelier.

Des professionnels montreront leur savoir-faire, lors de séances de travail ouvertes au grand public, à chaque étape de la gestation d’un film, du tournage aux effets spéciaux. La section «Court d’Histoire» revisitera la guerre d’Indochine et la programmation «Ciné-Piscine» permettra à des spectateurs en maillot de bain de se faire une toile, autour du thème de l’eau, dans un des bassins de la ville. Parallèlement au festival, Clermont-Ferrand accueillera le 31e Marché du film Court, ouvert aux producteurs, distributeurs, acheteurs TV et autres professionnels du secteur.