«Le Monde»/ secret des sources : le procureur Courroye épinglé

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Le procureur Philippe Courroye est en mauvaise posture, après que la Cour de cassation a confirmé mardi qu’il avait enfreint la loi sur le secret des sources en réclamant les relevés téléphoniques de journalistes afin de trouver qui les informait dans l’affaire Bettencourt. «Je souhaite un procès rapide» de Philippe Courroye, a immédiatement réagi Me François Saint-Pierre, le nouvel avocat du «Monde», dont les journalistes ont été surveillés par le procureur de Nanterre. «Nous soutenons qu’il a violé le secret des sources, commettant ainsi un très grave délit», a poursuivi l’avocat lyonnais, pour lequel il est urgent de «mettre un terme à ces intrusions. Il faut que la justice pose les bornes et que les magistrats les respectent». Déjà, lundi, Me Saint-Pierre avait dit s’attendre à une convocation imminente du procureur par les juges d’instruction parisiens «en vue d’une mise en examen». Le parquetier fait l’objet d’une instruction ouverte à Paris à la suite d’une plainte du «Monde». Les deux juges en charge de l’enquête tentent de déterminer si les méthodes employées par le haut magistrat pour identifier les sources de journalistes du «Monde» étaient illégales. En septembre 2010, irrité par des fuites sur une perquisition menée dans le cadre de l’affaire Bettencourt, il avait demandé l’examen des factures téléphoniques détaillées – les fameuses «fadettes» – de trois journalistes du «Monde». Dans la foulée, le procureur de Versailles avait ouvert une information pour «violation du secret professionnel», avec dans le viseur la juge Prévost-Desprez.Or, en janvier 2011, les juges bordelais ont saisi la cour d’appel sur la régularité de la procédure Courroye.