L’égalité hommes-femmes s’améliore dans la culture mais ces progrès «ne sont pas homogènes»

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L’égalité hommes-femmes s’améliore dans les métiers de la culture en France, mais ces progrès «ne sont pas homogènes», indique une étude du ministère de la Culture publiée mercredi.

Si les trois derniers ministres de la Culture ont été des femmes, le gouvernement doit constater que «les femmes sont minoritaires aux postes de direction des structures de la création artistique soutenues par le ministère».

«Des progrès sont constatés vers une meilleure représentation des femmes dans les instances de la vie culturelle, dans la programmation des oeuvres et dans la consécration artistique», estime le ministère, chiffres à l’appui. «Ils ne sont toutefois pas homogènes selon les disciplines et ne reflètent pas toujours l’importance du nombre de femmes faisant le choix d’exercer une profession dans le domaine de la culture», ajoute-t-il.

Là où l’exécutif a le choix, il tâche de montrer l’exemple: 50% de femmes aux postes de direction régionale des affaires culturelles (Drac), 42% aux postes de direction les plus élevés des établissements publics, 46% parmi les membres des conseils d’administration de l’audiovisuel public, par exemple.

Mais parmi les 100 plus grandes entreprises culturelles en France, dont une majorité sont privées, seules 15 ont à leur tête une PDG ou une directrice générale.

La féminisation du secteur devrait logiquement se poursuivre: 46% des emplois y sont occupés par des femmes, mais 63% des places dans la centaine d’établissements de l’enseignement supérieur sous la tutelle du ministère sont prises par des étudiantes. Elles n’étaient par exemple que 21% des architectes en 2003, mais 38% en 2020. L’écart des rémunérations reste sensible.

En 2022, les femmes gagnaient moins que les hommes dans 11 des 12 secteurs de l’audiovisuel et du spectacle vivant par exemple: 20% et 17% de moins dans le spectacle vivant privé et public, 23% de moins dans la distribution cinématographique, 11% de moins dans la production audiovisuelle, etc.

Le ministère estime toutefois le secteur culturel «en progrès» sur cette question. Dans les programmations artistiques et les médias, regrette-t-il en revanche, «les oeuvres des femmes restent moins visibles, moins acquises et moins programmées que celles des hommes».

Le cinéma reste par exemple à la traîne, «deux tiers des films étant réalisés par des hommes», une proportion qui «évolue très lentement depuis dix ans».