Marie GENEST, Directrice des divertissements et des magazines chez FremantleMedia

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En dépit des beaux jours, les téléspectateurs de «L’Amour est dans le pré» n’ont jamais été si nombreux sur M6. Le format fête ses 10 ans et a atteint une maturité qui nous est analysée par Marie GENEST, Directrice des divertissements et des magazines chez FremantleMedia.

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Une décennie d’existence pour «L’Amour est dans le pré» et des audiences au beau fixe… La mécanique semble totalement rodée.

Marie GENEST

Je n’aime pas le terme mécanique. Cette émission, nous la catégorisons dans le genre «docu-réalité». Ce programme fonctionne depuis 10 ans et continuera à fonctionner pendant très longtemps. Chaque année, entre 400 et 500 agriculteurs nous contactent par courrier. En une décennie, 85% des agriculteurs passés dans le programme sont en couple aujourd’hui. Lorsque nous sélectionnons les agriculteurs, nous tentons de trouver des personnalités de tous âges et de tous milieux qui exercent des métiers différents : viticulteurs, apiculteurs, éleveurs de vaches,… Au lancement de cette émission, Nicolas de Tavernost avait déclaré que nous allions repeupler les campagnes. Nous n’en sommes pas là, mais nous devrions atteindre prochainement les 34 naissances. «L’amour est dans le pré» a également modifié l’image des agriculteurs. Ces gens étaient marginalisés et nous avons montré qu’ils étaient comme tout le monde, avec les mêmes envies. 

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Êtes-vous consciente de la violence de la médiatisation de ces agriculteurs ?

Marie GENEST

Avec la diffusion de l’émission, nous en sommes tout-à-fait conscients. Ce sont eux qui choisissent de se présenter. Mais lorsqu’ils nous contactent, nous les avertissons. Nous nous mettons aussi un tas de barrières pour être certains de leurs motivations. Lorsque la médiatisation est enclenchée, ils savent pertinemment qu’ils seront potentiellement assaillis par des fans. C’est parfois dérangeant mais c’est parfois aussi une bonne chose. 

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Quelles sont vos contraintes de production sur «L’Amour est dans le pré»? 

Marie GENEST

Le vrai problème, ce sont les réseaux sociaux. Des agriculteurs peuvent recevoir des messages très violents. De plus, on les retrouve de plus en plus facilement sur internet. Le risque est de les voir partir avec quelqu’un avant même que l’émission ne débute. C’est dommage pour nous, mais aussi pour eux car en général, lorsqu’ils sont contactés directement, ça ne marche jamais.

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Faire des saisons à rallonge, un vrai risque pour le programme ?

Marie GENEST

Si nous produisons de longues saisons, c’est parce que nous en avons la matière. A l’époque, nous ne nous intéressions qu’à 5 agriculteurs. A ce jour, nous en suivons 14. Indubitablement, la saison est plus longue et correspond aussi à une période de diffusion estivale. 

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Une contre saison de «L’Amour est dans le pré» en hiver, est-ce probable ?

Marie GENEST

Personnellement, cette émission est parfaitement programmée et correspond à des envies saisonnières. Je ne suis pas certaine qu’une diffusion toute l’année soit si formidable que ça. Mais c’est un choix du diffuseur et non du producteur. Ce que vous voyez à la TV pendant 3 mois, correspond déjà à 1 an de tournage.