New York consacrée plaque tournante de la Tech française à la conférence French Touch

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New York s’est vue officiellement mercredi consacrée plaque tournante du numérique français à l’occasion de la conférence French Touch, qui réunissait jusqu’à jeudi des centaines d’acteurs du secteur pour favoriser les rencontres entre savoir-faire et les investisseurs de part et d’autre de l’Atlantique. La secrétaire d’Etat au Numérique Axelle Lemaire, marraine de la French Touch qui en était à sa 2ème édition, a annoncé que New York rejoignait d’autres métropoles et agglomérations françaises lauréates du label French Tech, à la fois reconnaissance d’un écosystème existant, et sésame pour bénéficier de l’appui de pouvoirs publics en termes de visibilité et d’accès à des financements de la banque publique d’investissements Bpifrance. 

Selon Frédéric Montagnon, fondateur de l’entreprise SecretMedia et pilier du label French Tech pour New York, l’importance des Français sur la scène en plein essor de la tech new-yorkaise se manifeste dans le fait que «7% des startups de New York qui ont levé de l’argent auprès de capitaux risqueurs ces cinq dernières années ont été fondées par des Français». Les trois quarts des start-ups franco-américaines implantent leurs activités commerciales aux Etats-Unis pour conquérir un énorme marché, a-t-il précisé, mais ces sociétés maintiennent cependant en France leurs activités de recherche et développement, où affaiblissement de l’euro aidant, il estime qu’il revient 2,5 fois moins cher de localiser ces activités. Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a souligné pour sa part que cette conférence s’inscrivait dans le cadre de plusieurs efforts destinés à faciliter le financement et le développement de startups françaises. «On crée de plus en plus de startups en France, il y a un entreprenariat très fort (…) mais il faut lever plus et plus vite», a-t-il dit lors d’une réception offerte par le consulat de France aux participants à la French Touch, soulignant qu’actuellement «plus de 70% des fonds levés par des startups françaises au dessus de 10 millions d’euros se font avec des capitaux anglosaxons, parce que l’écosystème (français) n’est pas encore assez structuré». A ce titre, il a annoncé qu’il avait invité des fonds de capital risque à venir à Paris cet automne, tandis que Mme Lemaire appelait la «diaspora française» à appuyer l’économie numérique dans l’Hexagone. 

Pour les quelque 400 participants à la conférence, ces journées ont pris l’allure d’un séminaire de haut vol pour réussir le démarrage ou la croissance d’une entreprise technologique. Eric Hippeau, survivant de la bulle internet de 2000 et associé du fonds Lerer Ventures, a expliqué qu’il investissait peu dans des entreprises basées en France, car «le code fiscal est trop compliqué». «Mais nous avons investi sur des entrepreneurs français», a-t-il souligné, citant Pierre Valade, qui a vendu à Microsoft pour une centaine de millions de dollars son application de calendrier Sunrise. M. Valade, basé à New York, est venu donner quelques unes des recettes de son succès. «Je ne pense pas à bâtir des entreprises, mais à construire un produit et pour cela trouver la bonne équipe», a-t-il expliqué. Patron de BlaBlaCar, l’une des rares «licornes» françaises – ces jeunes entreprises de la tech valorisées à plus d’un milliard de dollars – Frédéric Mazzella a exposé son modèle de croissance: acquisition de concurrents pour se développer rapidement à l’international, et entretien d’une forte culture d’entreprise à coup de rassemblements annuels au ski de tous les collaborateurs mondiaux.