Norvège : fin de la radio FM en 2017

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Finis la friture, les boutons difficiles à régler et les pertes de signal dans les tunnels: 1er pays à signer l’arrêt de mort de la radio FM, la Norvège est à l’aube d’un saut technologique suivi de près ailleurs dans le monde. A compter de 2017, la diffusion analogique en modulation de fréquence va céder la place à la radio numérique terrestre (RNT), a décidé la semaine dernière le gouvernement norvégien, qui a vanté une offre enrichie, une meilleure qualité sonore, de nouvelles fonctions et des coûts de transmission moins élevés. Avec le basculement technologique, près de 8 millions de postes radio vont subitement devenir obsolètes dans le pays scandinave. Si 55% des ménages y possèdent déjà au moins un récepteur à la norme DAB (Digital Audio Broadcasting) adapté à la radiodiffusion numérique, des interrogations demeurent sur l’adhésion ou non de ceux qui ne sont pas équipés avec, comme risque, une possible érosion de l’audience radio globale. Plusieurs pays, en particulier en Europe et en Asie, pourraient bientôt suivre l’exemple. Le Royaume-Uni, qui a lui aussi lancé la RNT il y a 20 ans, le Danemark, la Suède, la Suisse ou encore la Corée du Sud sont bien placés pour être parmi les prochains à renoncer à la bande FM. En France, la RNT peine à convaincre. Lancée en juin à Paris, Marseille et Nice, elle ne bénéficie du soutien d’aucun des principaux acteurs. Côté public, elle bute sur les contraintes budgétaires de Radio France qui n’a pas les moyens de diffuser à la fois en numérique et en FM. Du côté du privé, elle se heurte à l’opposition de principe des grands groupes qui préfèrent miser sur la diffusion par internet plutôt que de parier sur une technologie qu’ils jugent coûteuse et qui présente pour eux le risque d’une concurrence accrue sur fond de baisse des recettes publicitaires.