Quelle place pour les magazines, jeux et divertissements dans les grilles ?

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Dans le cadre des 6e Rencontres Professionnelles des Producteurs Créateurs de Programmes Audiovisuels, qui se sont tenues le 20 janvier à la SACEM devant 210 professionnels de la filière audiovisuel, le Spect (Syndicat des Producteurs et Créateurs de Programmes Audiovisuels) a présenté une étude inédite réalisée par Glance/Médiamétrie portant sur le panorama des programmes de flux sur l’année 2018. Parmi les chiffres à retenir, l’enquête montre que ces derniers ont représenté 30% du volume horaire total et 35% de la durée d’écoute. Par ailleurs, 71% du volume horaires et 76% des programmes de flux sont directement issus de la production indépendante.

Présentée par Frédéric Vaulpré, Directeur de Glance, et Vincent Gisbert, Délégué Général du Spect, l’étude Glance/Médiamétrie permet d’évaluer la place des magazines, jeux et divertissements dans les grilles de programme et de déterminer, parmi ces programmes, la répartition entre productions internes et productions externes. L’étude s’appuie sur les chiffres de l’année 2018 et offre une analyse du panorama des programmes de flux en France. Ainsi, en 2018, plus de 830 programmes de flux français différents ont été produits en 1 an dont 73% sont des programmes récurrents et 27% des programmes événementiels. Les programmes de flux produits en France représentent 30% du volume horaire total mais 35% du volume total d’heures vues : les jeux, divertissements et magazines sont donc «surconsommés» en termes d’audience par les téléspectateurs. Magazines – reportages – talk-shows sont prépondérants au sein des programmes de flux et en représentent près de 50% du volume. Enfin, la répartition des productions internes et externes marque aussi une appétence particulière pour les productions externes. La production externe assure ainsi 71% du volume horaires des programmes de flux français et 76% de la durée d’écoute. Pourtant au sein des groupes M6 et Canal+ les volumes horaires de productions externes sont minoritaires par rapport aux productions internes. C’est sur le carrefour stratégique en termes d’audience comme de recettes publicitaires de l’Access Prime Time que la part de la production externe est la plus importante.

A noter aussi qu’entre 2018 et 2012, l’évolution vers l’internalisation de la production est générale dans les trois grands groupes de diffusion privés. Le groupe M6 a une tradition ancienne de production interne mais la tendance est particulièrement marquée sur les magazines et les jeux. L’évolution est spectaculaire en ce qui concerne la chaine Canal+ : en volume horaire la grande majorité des programmes sont produits en interne. Les productions externes représentent nettement moins de la moitié des programmes de la chaine en 2018 contre 69% en 2012. Concernant le groupe TF1, si l’on raisonne par programmes différents sur les différentes antennes du groupe, le pourcentage de programmes produits en externe passe de 76% à 58%. Il convient aussi de relativiser l’appel à la production externe par France Télévisions. Si les chiffres sont très proches de ceux de 2012, il existe une différence : une part importante des programmes produits en externe pour France Télévisions en 2018 le sont avec des moyens techniques de la filière ce qui limite la notion d’indépendance pour le producteur. Ce modèle concerne environ 2400 heures sur les 9500 diffusées en 2018 (soit 25% du total).