S. ROTENBERG (Animateur & Producteur) : «120 personnes sont à gérer sur le tournage de Pékin Express»

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M6 propose ce soir un nouvel épisode de son jeu d’aventures «Pékin Express» (Label Aventure). Pour cette saison anniversaire qui ravit les fans de la première heure, la production a pris la décision de marquer les esprits : parcours d’origine, binômes déjà connus, saison raccourcie. Pour nous expliquer les tenants et les aboutissants de cette production qui pendant 15 ans a traversé 35 pays, 5 continents pour 471 jours de tournage, media+ s’est entretenu avec Stéphane Rotenberg , le directeur de la course, également animateur historique de ce road-trip télévisé.

MEDIA +

Voilà 15 ans que vous avez tourné les premières images de «Pékin Express». Quelles sont évolutions notables ?

STÉPHANE ROTENBERG

Déjà en matière de communication ! Lors de la 1ère édition, j’étais au milieu de la Place Rouge en Russie à attendre les candidats sans savoir quand ils arriveraient, ni même s’ils arriveraient tout court. Nous n’avions pas les mêmes moyens de communication, nous étions aux talkies-walkies. On avait mis des guetteurs tout autour de la Place Rouge pour que je sois prévenu. Quand les candidats sont arrivés, nous avons réalisé combien ce programme allait être différent des autres. Aujourd’hui, des balises GPS permettent de situer les candidats en temps réel. Pour rappel, «Pékin Express» est une adaptation de «Peking Express», un concept néerlando-belge développé en 2004. Ce programme avait cartonné en Belgique et s’était effondré en Allemagne. On n’était que le troisième pays à le tourner. Ce n’était pas évident du tout. Le pari était audacieux.

MEDIA +

Cette saison, le tournage a été plus court et condensé ?

STÉPHANE ROTENBERG

Oui, cette saison anniversaire est un condensé de tout ce qu’on aime dans «Pékin Express». Les règles qui boostent la course sont toujours là. L’aventure est électrisée par l’absence d’enveloppe noire puisque toutes les étapes sont éliminatoires. Nous avons un casting drôle et compétiteur porté par d’anciens candidats emblématiques.

MEDIA +

Hors éditions spéciales, vous recevez combien de candidatures ?

STÉPHANE ROTENBERG

Plus de 44.000 dossiers ont été soumis l’année dernière. Avoir des participants qui viennent à la fois vivre une expérience et rigoler par la même occasion, c’est très agréable. Car il faut le dire, il y a une énorme pression sur «Pékin Express». C’est un programme très difficile à produire avec 120 personnes à gérer sur le tournage. C’est compliqué et parfois assez dangereux. On en bave mais on s’amuse bien. Nous le devons aux candidats qui mettent du cœur à l’ouvrage. Parmi les centaines d’heures de rush que nous tournons, on en garde à peine 1,5%.

MEDIA +

Pourquoi parlez-vous de pression sur le tournage ?

STÉPHANE ROTENBERG

L’extrême complexité de «Pékin Express», c’est le fait que nous soyons très nombreux sur le tournage. Des émissions itinérantes comme «Échappées Belles» tablent sur 10 à 15 personnes. Nous, on avance à 120. C’est une sorte de caravane folle, un barnum sans possibilités de nous arrêter ailleurs que ce qui a été prévu. Cependant, la production est obligée d’imaginer ce que les participants seront capables de faire comme trajets.

MEDIA +

Quelle est la sécurité mise en place à l’autre bout du monde ?

STÉPHANE ROTENBERG

Nous surprotégeons le tournage. La sécurité médicale a pris des proportions incroyables. Nous avons un hélicoptère en stand-by. On réalise en amont un audit médical de la route. Nous faisons en réalité une succession de boucles sur le parcours pour être rapides en cas d’intervention. Notre équipe est toujours à moins de 2 heures d’un hôpital. Ce sont les contraintes que nous nous sommes fixées pour mille raisons. Après, il y a quantité de touristes lambda avec leur sac à dos qui n’ont jamais eu aucun problème.

MEDIA +

Les mesures de sécurité se sont-elles renforcées en 10 ans ?

STÉPHANE ROTENBERG

Non, c’est vraiment très variable. Au Costa Rica, nous avions une structure de sécurité classique. Au Guatemala, elle était un peu plus costaude, tandis qu’en Colombie elle était sensiblement plus importante. A cet égard, nous dépêchons un garde du corps par binôme. Les locaux nous disent que cette protection sert davantage à protéger notre matériel comme les caméras.

MEDIA +

Vous arrive-t-il de rencontrer quelques désagréments pendant le tournage ?

STÉPHANE ROTENBERG

Pas de mon côté. En revanche, la production nous fournit des antipoisons. Il y a des serpents extrêmement dangereux lors du parcours. Si vous vous faites piquer ou mordre, il faut savoir rapidement ce qui vous a attaqué. C’est la clé absolue. Un membre de la production s’est fait attaquer par un essaim d’abeilles tueuses avec plus de 60 piqures. Cela fait partie des petites choses qui peut nous arriver. Mais l’équipe est préparée.

MEDIA +

En 15 ans de tournage de «Pékin Express», quels sont les souvenirs marquants ?

STÉPHANE ROTENBERG

Nous avons d’abord le privilège de nous rendre dans des pays «interdits aux touristes» comme la Birmanie. Ensuite il y a des chocs visuels qui marquent avec des lieux comme le désert de sel en Bolivie, le glacier Perito Moreno en Argentine ou le lac baïkal en Russie. Et enfin, regarder les candidats vivre l’expérience de leur vie, les voir chamboulés et les voir changer de regard, c’est touchant. Avec toute l’équipe de production nous sommes les témoins de belles histoires.