Virus/Israël: la Cour suprême d’Israël donne un ultimatum au gouvernement pour encadrer la traque des portables

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La Cour suprême d’Israël a donné jusqu’à jeudi au gouvernement pour initier un projet de loi encadrant l’utilisation par les services secrets de technologies pour géolocaliser les téléphones portables de personnes possiblement infectées par le coronavirus. Si le gouvernement ne présente pas d’ici jeudi un projet de loi, le Shin Beth, les services de renseignement intérieurs, devra mettre fin à ce traçage dénoncé comme une atteinte à la vie privée par des associations de défense des droits humains. «Si l’Etat veut continuer à utiliser le Shin Beth après le 30 avril 2020, il doit initier un processus législatif qui devra être complété au plus tard dans les prochaines semaines», souligne une décision de la cour rendue tard dimanche soir. La «participation» du Shin Beth a «contribué» à freiner l’épidémie en Israël qui recense 15.000 contaminations, dont un peu plus de 200 décès, a plaidé le ministre de l’Energie, Yuval Steinitz, qui a jugé «quasi impossible» de respecter le calendrier imposé par la justice. Mi-mars, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait donné son feu vert pour que le Shin Beth, d’ordinaire focalisé sur les activités antiterroristes, collecte des données sur les citoyens et géolocalise leurs portables dans le cadre de la «lutte» contre la pandémie de nouveau coronavirus. Les données recueillies sont transmises au ministère de la Santé et ne seront pas sauvegardées par le Shin Beth, avait assuré son chef, Nadav Argaman. Mais cette mesure avait provoqué de vives réactions au sein des organisations locales des droits humains et d’une partie aussi de la classe politique. Le chef du parti Bleu-Blanc, d’ailleurs ancien N.1 de l’armée, Benny Gantz, avait mis en garde contre une «décision dangereuse». Depuis cette annonce, M.Gantz a paraphé un accord de partage du pouvoir avec son ex-rival électoral Benjamin Netanyahu.